Max Liebermann

Max Liebermann est un peintre et graveur allemand né le 20 juillet 1847 à Berlin et mort le 8 février 1935, dans la même ville.



Catégories :

Naissance en 1847 - Décès en 1935 - Peintre allemand - Peintre impressionniste - Impressionnisme

Max Liebermann en 1904

Max Liebermann est un peintre et graveur allemand né le 20 juillet 1847 à Berlin et mort le 8 février 1935, dans la même ville. Il compte parmi les plus grands représentants du mouvement impressionniste allemand.

Après une formation à Weimar et plusieurs séjours à Paris ainsi qu'aux Pays-Bas, il peint dans un premier temps des œuvres naturalistes à thème social. L'étude des impressionnistes français lui sert à trouver à partir de 1880 la palette claire et le coup de pinceau vigoureux qui caractérisent ses principales toiles. Son œuvre représente symboliquement la transition entre l'art du XIXe siècle et l'art moderne classique de l'époque wilhelminienne et de la République de Weimar. C'est cette mutation qu'il a encouragée comme président de la Sécession berlinoise. De 1920 à 1933, il dirige l'Académie des Beaux-Arts de Prusse avant de démissionner à cause de l'influence grandissante du nazisme sur la politique des arts. Il se retire alors à Berlin, sa ville natale où il passe les deux dernières années de sa vie.

Sur le chemin de l'école à Edam

Note

Il fait la connaissance de à Düsseldorf le peintre réaliste hongrois Munkacsy, dont il subit l'influence. De 1873 à 1878, il séjourne à Paris il est attiré par Courbet et Millet. Il étudie la peinture du XVIIe siècle en réalisant plusieurs voyages en Hollande. Vers 1890, il s'inspire de l'impressionnisme français.

Vie et œuvre

Jeunesse

Max Liebermann à l'âge de 16 ans

Max Liebermann, né le 20 juillet 1847 à Berlin, est le fils du riche industriel juif Louis Liebermann et de son épouse Philippine Liebermann (née Haller). Son grand-père était Josef Liebermann, un important fabricant de textiles qui avait bâti la fortune des Liebermann. Trois jours après l'apparition de Max entre en vigueur le «Décret sur le statut des Juifs» qui octroie plus de droits à la population juive. En 1851, les Liebermann emménagent dans la Behrenstraße et Max fréquente l'école enfantine localisée à proximité. Il se met bientôt à la détester, comme ensuite l'ensemble des établissements scolaires. [1]

Après l'école primaire, Liebermann rejoint la Dorotheenstädtische Realschule (collège). Max consacre de plus en plus de temps au dessin, comportement qui est modérément encouragé par ses parents. [2] Tandis que Max est âgé de dix ans, son père fait l'acquisition du Palais Liebermann[3], bâtiment représentatif localisé directement sur la Pariser Platz à Berlin. La famille assiste à l'office religieux de la communauté réformée et se détourne de plus en plus du style de vie orthodoxe du grand-père. Quoique la demeure de la famille Liebermann possède de grands salons et plusieurs chambres, les parents tiennent à ce que leurs trois fils partagent la même chambre. Celle-ci est , qui plus est , pourvue d'une petite fenêtre percée dans le mur afin qu'on puisse surveiller les devoirs de l'extérieur.

En 1859, Louis Liebermann commande une huile sur toile représentant sa femme. Max Liebermann accompagne alors, à cette occasion, sa mère chez la peintre Antonie Volkmar. Pris d'ennui, il demande un crayon et se met à dessiner. Des années plus tard, Antonie Volkmar, déjà âgée, se félicitera toujours d'avoir découvert Liebermann. Les parents de Max ne sont pas vraiment enchantés par la peinture mais ils n'interdisent pas à leur fils de fréquenter les établissements d'enseignement de cet art. Les après-midi où il n'a pas classe, Max suit les cours de peinture privés d'Eduard Holbein et de Carl Steffeck.

Les parents de Max Liebermann

Dans sa famille qui est apparentée à d'autres familles bourgeoises juives influentes (Emil Rathenau était, par exemple, le cousin de Max Liebermann), Max est reconnu comme peu intelligent. Il est fréquemment perdu dans ses pensées à l'école et répond à côté. C'est pourquoi il est fréquemment raillé par ses camarades qui lui deviennent si insupportables qu'il s'absente plusieurs fois en prétextant des maladies. Ses parents lui donnent de l'affection et le soutiennent mais l'exhortent à suivre l'exemple de son frère aîné Georg, «plus raisonnable», ce qui renforce chez Max le sentiment d'être différent. Les parents de Max font peu de cas de son don pour le dessin. Quand Max publie à treize ans ses œuvres, son père lui interdit de citer le nom Liebermann.

Pour la poursuite des études de son fils, Louis Liebermann choisit le lycée Friedrichwerdersches Gymnasium où sont scolarisés les fils de Bismarck. En 1862, Max, âgé de 15 ans, assiste à une réunion organisée par Ferdinand Lassalle et est fasciné par les idées passionnées de ce jeune socialiste. En 1866, Max passe son baccalauréat. Plus tard, il prétendra avoir été un mauvais élève et n'avoir réussi ses examens qu'à grand-peine. En réalité, il n'était médiocre qu'en mathématiques, sa participation était reconnue dans les classes supérieures comme «honorable et bien élevée». Quoiqu'aux examens du baccalauréat, il atteignit la quatrième place de sa promotion, il eut toujours l'impression d'être un «mauvais élève» pour sa famille.

Etudes et premières œuvres

Max Liebermann, à 25 ans, dans son costume d'étudiant de l'Académie des Beaux-Arts de Weimar

Après le baccalauréat, Max Liebermann s'inscrit à l'université Humboldt de Berlin, en chimie, matière dans laquelle a réussi son cousin Carl Liebermann. Mais ces études de chimie ne devaient servir que de prétexte pour pouvoir se consacrer aux arts ainsi qu'à sa nouvelle liberté tout en faisant bonne figure devant son père. C'est pourquoi elles ne furent jamais suivies avec sérieux. Au lieu d'assister aux cours, il monte à cheval dans le parc Tiergarten et peint. En outre, il assiste de plus en plus Carl Steffeck dans la création de peintures monumentales de scènes de bataille. C'est chez lui qu'il fait la connaissance de Wilhelm von Bode, le futur mécène de Liebermann et directeur du Kaiser-Friedrich-Museum. Le 22 janvier 1868, il est radié de l'université pour «manque d'assiduité aux cours». Après une importante dispute avec son père, il obtient de ses parents le soutien indispensable pour intégrer l'Académie des Beaux-arts (Großherzoglich-Sächsische Kunstschule) de Weimar. Il y devient l'élève du peintre historique belge Ferdinand Pauwels qui l'initie à Rembrandt au cours d'un voyage de classe au Fridericianum de Cassel. Cette rencontre avec Rembrandt va avoir une influence durable sur le style du jeune Liebermann.

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, il succombe pendant un moment à l'enthousiasme patriotique général. Il s'enrôle volontairement dans l'Ordre protestant de Saint-Jean, étant donné qu'une fracture du bras mal ressoudée l'empêche d'intégrer le service militaire. Il sert alors comme soldat sanitaire près de Metz. En 1870/1871, 12 000 Juifs au total entrent dans la guerre du côté allemand. Les images des champs de bataille choquent le jeune artiste et atténuent son enthousiasme pour la guerre.

À partir de Pâques 1871, Max Liebermann séjourne à Düsseldorf où l'influence de l'art français est bien plus marquée qu'à Berlin. Il y rencontre Mihály Munkácsy dont la représentation réaliste de femmes effilant la laine - simple scène de la vie quotidienne - attire son attention. Grâce à l'aide financière de son frère Georg, il se rend pour la première fois aux Pays-Bas et visite Amsterdam et Scheveningen où la lumière, les personnes et le paysage l'enchantent.

Les Plumeuses d'oie : la première grande peinture à l'huile de Liebermann a été créée en 1872 sous l'influence de Munkácsy et de Rembrandt

Son premier grand tableau Les Plumeuses d'oies a été créé pendant les mois suivant son retour. Il montre, dans des tons foncés, une activité prosaïque peu appréciée : le plumage des oies. [4] Dans cette œuvre, Liebermann a intégré, en plus du naturalisme de Munkászy, des éléments de la peinture historique. À la vue du tableau toujours inachevé, son maître Pauwels le renvoie, lui disant qu'il ne peut désormais plus rien lui apprendre. Quand Liebermann présente le tableau en 1872 à la Hamburger Kunstausstellung (exposition d'arts de Hambourg), ce sujet inhabituel suscite le dégoût et choque. Si la critique loue l'adresse du peintre, elle le surnomme néanmoins «l'apôtre du laid». La toile est exposée la même année à Berlin. Elle y fait naître les mêmes réactions mais trouve cependant un acheteur auprès du géant des chemins de fer Bethel Henry Strousberg.

L'art de Liebermann est qualifié de «peinture du sale». Il envoie par conséquent sa deuxième grande œuvre Les Faiseuses de conserve (Die Konservenmacherinnen) à la grande exposition annuelle d'Anvers où il trouve aussitôt deux acheteurs intéressés. Liebermann a trouvé le style qui caractérisera la première période de son œuvre : il peint, de façon réaliste et dénuée de toute sentimentalité, des hommes au travail, sans condescendance ni transfiguration romantique mais sans militantisme non plus. Il montre dans ses motifs la dignité naturelle sans avoir besoin d'embellir quoi que ce soit.

En 1873, Liebermann voit des paysans occupés à la récolte de raves aux portes de Weimar. Il décide de faire de ce motif une peinture à l'huile mais quand Karl Gussow lui conseille cyniquement de ne pas même débuter cette peinture, Liebermann gratte les premières couches de la toile entamée. Il se sent vidé de ses forces et démotivé. Il décide alors de partir pour Vienne et de rendre visite au célèbre peintre historique et peintre de salon Hans Makart chez lequel il ne restera néenmoins que deux jours. Il est décidé à tourner le dos à l'Allemagne ainsi qu'à son milieu artistique qu'il juge rétrograde et poussiéreux.

Paris, Barbizon et Amsterdam

Récolte de pommes de terre à Barbizon : Liebermann est influencé à partir de 1874 par l'École de Barbizon

En décembre 1873, Max Liebermann déménage à Paris et s'installe un atelier à Montmartre. A Paris, dans cette capitale mondiale des arts, il désire nouer des liens avec les réalistes et impressionnistes les plus influents de son temps. Mais les peintres français refusent d'entretenir tout contact avec le peintre allemand. En 1874, il expose ses Plumeuses d'oies au Salon de Paris où l'œuvre est spécifiquement remarquée mais reçoit de mauvaises critiques de la presse fortement influencée par les idéaux nationalistes. A l'été 1874, Liebermann séjourne pour la première fois à Barbizon, près de la forêt de Fontainebleau. «Munkácsy me fascinait beaucoup mais plus toujours Troyon, Daubigny, Corot et en particulier Millet[5]

L'École de Barbizon jouait un rôle majeur dans l'émergence de l'impressionnisme : elle façonnait la peinture paysagiste impressionniste et enrichissait les courants de l'époque en les dotant des techniques de la peinture de plein air. Cette influence fait naître chez Liebermann une réaction de rejet envers la peinture lourde et démodée de Munkácsy. Mais il s'intéresse plus aux méthodes de l'école de Barbizon qu'à ses motifs. C'est ainsi que son étude de Weimar Arbeiter im Rübenfeld (Travailleurs dans un champ de raves) lui revient à l'esprit. Il se met à la recherche, à Barbizon, d'un motif identique et crée la Récolte de pommes de terre à Barbizon qu'il n'achèvera que plusieurs années après. Il essaie, en fait, de marcher dans les pas de Millet mais lui reste inférieur, selon l'avis de ses critiques contemporains. La représentation des travailleurs dans leur environnement ne paraît pas naturelle ; ils semblent avoir été plantés dans le décor a posteriori. [6]

En 1875, Liebermann passe trois mois à Zandvoort en Hollande. Il copie, à Haarlem, de nombreux tableaux de Frans Hals. L'étude de la peinture de portrait de Hals lui ouvre des perspectives pour son propre style. La méthode de Frans Hals pour appliquer les couleurs, qui est à la fois vigoureuse et imprécise, se retrouve dans la période tardive de Liebermann tout comme l'influence des impressionnistes français. Liebermann prend, qui plus est , l'habitude de laisser s'écouler une longue période entre la naissance de l'idée et la réalisation des grands tableaux. Ce n'est qu'à l'automne 1875, une fois rentré à Paris et installé dans un plus grand atelier, qu'il s'inspire du vécu pour créer une première toile représentant de jeunes pêcheurs en train de se baigner ; il réutilisera ce motif plusieurs années après et le couchera sur la toile.

École de couture en Hollande : en 1876, Liebermann subit de plus en plus fortement l'influence de l'impressionnisme

A l'été 1876, il effectue à nouveau un séjour de plusieurs mois aux Pays-Bas. Il y poursuit son étude de Hals. C'est grâce à cela qu'il trouvera plus tard son propre style, qui profitera tout spécifiquement à ses portraits. [7] À Amsterdam, il fait la connaissance du graveur William Unger qui le met en contact avec Jozef Israëls et l'école de La Haye. Dans son tableau École de couture en Hollande, Liebermann emploie l'effet de la lumière de façon déjà impressionniste. Par le biais du professeur August Allebé, il découvre la Synagogue portugaise d'Amsterdam, ce qui l'amène à une réflexion picturale sur ses origines juives. C'est à cette même époque qu'il réalise ses premières études de l'orphelinat d'Amsterdam.

Face à la pression de ses parents ainsi qu'à sa propre autocritique, il sombre à Paris dans une profonde dépression, fréquemment proche du désespoir. [8] Pendant cette période, rares sont les tableaux qu'il peint. Sa participation répétée au Salon de Paris ne lui amène pas non plus la réussite escomptée. Liebermann ne peut rien apporter au milieu artistique parisien qui refuse même de le reconnaître comme artiste pour des raisons patriotiques. Après toutes ces années, ses peintures ne sont toujours pas perçues comme «françaises». Par contre, ses séjours répétés en Hollande lui valent une notoriété grandissante. Finalement, Liebermann se résout à quitter définitivement Paris.

Munich

Jésus à 12 ans au temple : ce chef-d'œuvre créé en 1879 par le jeune Liebermann allie influence naturaliste, hollandaise et vénitienne

En 1878, Liebermann se lance dans un premier temps dans un voyage en Italie. Il désire contempler à Venise des œuvres de Vittore Carpaccio et de Gentile Bellini pour y puiser une nouvelle inspiration. Il fait, à cette occasion, la connaissance d'un groupe de peintres munichois - parmi lesquels se trouve Franz von Lenbach - en compagnie duquel il reste à Venise pendant trois mois. Puis, il suit le groupe dans la capitale bavaroise qui, avec l'école de Munich, forme le centre allemand de l'art naturaliste.

En décembre 1878, Liebermann commence son Jésus à 12 ans au temple, en s'aidant des premières esquisses qu'il a débutées dans les synagogues d'Amsterdam et de Venise. Il n'a toujours jamais consacré tout autant de travail à la mise en scène d'un tableau : il combine ses études de l'intérieur de la synagogue à des personnages individuels dont il a fait jusque là des études de nu et qu'il habille finalement dans le tableau. Il fond le sujet dans une lumière quasi mystique qui semble émaner de l'enfant Jésus, véritable centre lumineux.

Cette peinture provoque une vague d'indignation dans tout l'empire allemand. Alors que le prince régent Léopold soutient Liebermann, le journal Die Augsburger Allgemeine reproche à l'artiste d'avoir peint «le garçon juif le plus infatué et le plus laid qu'on puisse s'imaginer». Dans l'opinion publique, Max Liebermann passe pour un «blasphémateur». Au Parlement bavarois, le député conservateur Daller lui retire le droit comme Juif de représenter Jésus de cette façon. À Berlin, le prêtre de la cour poursuit le débat antisémite sur le tableau dans des termes particulièrement blessants. [9]

Max Liebermann à l'âge de 35 ans

Tandis que l'opposition de l'Église et des critiques est de plus en plus impitoyable, des artistes de renom tels que Friedrich August von Kaulbach et Wilhelm Leibl interviennent en faveur de l'œuvre. D'un point de vue artistique, ce tableau apparaît comme le résumé de cette période de la peinture du jeune Liebermann, qualifiée d'«années d'apprentissage». [10]

Liebermann est alors déjà un artiste célèbre mais sa peinture connaît une période de stagnation lors de son séjour en Hollande en 1879. La lumière dans la représentation d'une rue de village datée de cette époque semble blafarde et artificielle. En 1880, il participe au Salon de Paris. Les tableaux qu'il y expose ont cela de commun qu'ils représentent des hommes œuvrant ensemble paisiblement au sein d'une communauté harmonieuse. Cette ambiance, Liebermann ne la doit en aucun cas au Munich échauffé par les querelles antisémites mais plutôt aux Pays-Bas où il se rend désormais chaque année. Il effectue aussi des séjours dédiés à la peinture dans la région de Dachau, à Rosenheim et dans l'Inntal qui lui inspire son tableau Brasserie de campagne à Brannenbourg.

Les Pays-Bas

Maison de retraite, Amsterdam : en 1880, Liebermann s'exerce pour la première fois au luminisme impressionniste

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À l'été 1880, il se rend au village de Dongen dans le Brabant. C'est là qu'il crée les études qu'il utilisera plus tard pour sa toile L'Atelier du cordonnier. Une fois ce travail terminé, il retourne encore une fois à Amsterdam avant de repartir pour Munich. Et dans la capitale hollandaise se passe quelque chose qui va bouleverser sa carrière artistique. [11] Il jette un œil sur le jardin de la maison de retraite catholique où de vieux messieurs en habits noirs prennent le soleil, assis sur des bancs. Liebermann décrira cet instant de la façon suivante : «C'était comme quelqu'un qui marche sur un chemin plat et pose tout à coup le pied sur un ressort et se trouve alors propulser». [12] Il commence à peindre ce motif en utilisant pour la première fois une lumière traversant un feuillage (ou un autre obstacle) qu'on appellera plus tard les «tâches de soleil à la Liebermann». Cet effet se définit par la représentation ponctuelle de la lumière pour créer une atmosphère pleine de poésie. Il laisse déjà entrevoir le style de la période tardive de Liebermann.

Au Salon de Paris de 1880, ce tableau lui voit les honneurs. Liebermann est ainsi le premier allemand à jouir de cette considération. De plus, Léon Maître, un grand collectionneur d'œuvres impressionnistes, fait l'acquisition de plusieurs toiles de Liebermann. Encouragé par ce succès tant attendu, il se consacre à un ancien sujet : avec anciennes études de peinture, il compose Dans l'orphelinat, Amsterdam (cf. illustration ci-dessous), toile, elle aussi, pleine de «tâches de soleil».

Max Liebermann : L'Atelier du cordonnier, 1881

En automne, Liebermann repart à Dongen pour achever sur place L'Atelier du cordonnier. Il exprime aussi dans cette œuvre son orientation vers la peinture de lumière. Mais il reste cependant fidèle à ces travaux antérieurs en évitant toute transfiguration romantique. Les tableaux L'Atelier du cordonnier et Dans l'orphelinat, Amsterdam trouvent en 1882 au Salon de Paris un acheteur en la personne de Jean-Baptiste Faure. La presse française le célèbre comme impressionniste. Le collectionneur Ernest Hoschedé rédigé plein d'enthousiasme à Édouard Manet : «Si c'est vous, mon cher Manet, qui nous avez initiés aux secrets du plein air, Liebermann, lui, a le don de capter la lumière dans un espace fermé.»[13]

Mais au lieu de se laisser englober par le mouvement impressionniste, Liebermann délaisse la peinture de lumière pour se consacrer à nouveau au naturalisme dans son tableau La Blanchisserie. Tandis qu'il travaille à ce tableau, Vincent van Gogh tente de faire sa connaissance à Zweeloo, rencontre qui n'aura pas lieu. De retour des Pays-Bas, Liebermann répond à l'appel de la comtesse de Maltzan résidant à Militsch en Silésie et réalise sa première commande : une vue de village.

Retour à Berlin

Anders Zorn : Portrait de Martha Liebermann, 1896

En 1884, Liebermann décide de retourner à Berlin, sa ville natale tout en sachant qu'il va au devant de conflits inévitables. Selon lui, Berlin jouera tôt ou tard le rôle de capitale des arts car elle abrite le plus grand marché d'art. En outre, Liebermann considère la tradition munichoise de plus en plus comme un fardeau. [14]

En mai 1884, il se fiance à la sœur de sa belle-sœur, Martha Mackwald. Le mariage a lieu le 14 septembre, une fois le déménagement de Munich à Berlin terminé. Le premier appartement du jeune couple se trouve dans la rue In den Zelten 11 à la limite nord du Tiergarten. Le voyage de noces ne les conduit pas, comme c'était la tradition, en Italie mais à Scheveningen en Hollande, avec comme étapes à Brunswick et Wiesbaden. À Scheveningen, Jozef Israëls se joint au couple ; l'ensemble des trois partent ensuite à Laren où Liebermann fait la connaissance du peintre Anton Mauve. Le voyage se poursuit par Delden, Haarlem et Amsterdam. Liebermann fait, à chaque étape, des esquisses et rassemble suffisamment d'idées pour l'occuper les prochaines années.

Max Liebermann à l'âge de 48 ans

Une fois de retour, il est admis à l'Association des artistes berlinois (Verein Berliner Künstler). Il doit son admission, entre autres, à Anton von Werner qui sera plus tard son adversaire. En août 1885 naît sa fille unique. Elle reçoit le nom de «Marianne Henriette Käthe» mais sera nommée tout simplement Käthe. Particulièrement peu de tableaux datent de cette époque. Liebermann se consacre entièrement à son rôle de père. [15]

Carl et Felicie Bernstein habitent en face de la famille Liebermann. C'est chez ces voisins extragénéralement cultivés que Max Liebermann voit des tableaux d'Édouard Manet et d'Edgar Degas, qui l'accompagneront le reste de sa vie. Dans le cercle d'amis de ses voisins, Liebermann se sent, pour la première fois, reconnu comme membre de la communauté des artistes berlinois : Max Klinger, Adolph von Menzel, Georg Brandes et Wilhelm von Bode en sont des habitués tout comme Theodor Mommsen, Ernst Curtius et Alfred Lichtwark. Ce dernier, directeur de la Kunsthalle de Hambourg, reconnaît particulièrement tôt le don pour l'impressionnisme de Liebermann. [16] L'adhésion de Liebermann à la Société des amis (Gesellschaft der Freunde) contribue aussi à le faire accepter auprès de la classe bourgeoise supérieure.

Après huit années d'absence loin de Berlin, Liebermann participe à nouveau, en 1886, à l'exposition de l'Académie des Beaux-Arts à laquelle il destine les tableaux Dans l'orphelinat, Amsterdam, Maison de retraite, Amsterdam et Das Tischgebet (la prière du souper). Ce dernier tableau qui représente une famille de paysans hollandais à l'heure de la prière, dans un cadre austère, a été créé sur le conseil de Jozef Israëls au cours du voyage de noces. Le «faiseur d'opinions» Ludwig Pietsch qualifie Liebermann d'homme de grand talent et de parfait représentant de l'art moderne.

La Grange au lin, Laren 1897 ; travaux communs comme leitmotiv

À l'été 1886, Martha Liebermann et sa fille vont en cure à Bad Homburg vor der Höhe, ce qui donne à son mari l'occasion de se consacrer à des études en Hollande. Il retourne à Laren où le lin est travaillé dans des chaumières. Liebermann, à nouveau sous le charme des travaux en commun, commencent des esquisses et une première version à l'huile. Dans son atelier berlinois, il se sert de ces études pour composer un tableau de grand format qu'il achève au printemps 1887. La représentation des travaux collectifs a pour objectif de souligner la patience héroïque du quotidien. [17]

En mai 1887, ce tableau est exposé au Salon de Paris où il reçoit un accueil réservé. Lors de l'Exposition mondiale de Munich, un critique décrit le tableau de la façon suivante : «la représentation réelle d'un mal sourd, génèré par une grande variété de durs travaux. [... ] Des paysannes en tabliers bien serrés et en sabots dont les visages prennent dès la jeunesse les traits d'une vieillesse morose accomplissent de manière mécanique leur pensum quotidien, dans une pièce aux poutres pesantes.»[18] Adolph von Menzel, par contre, loue le tableau et décrit le peintre comme étant «le seul à représenter des hommes et non des modèles».

Max Liebermann dans son atelier

À cette époque, le critique d'art Emil Heilbut publie une Etude sur le naturalisme et Max Liebermann (Studie über den Naturalismus und Max Liebermann) dans laquelle il décrit Liebermann comme «le peintre le plus téméraire de l'art nouveau en Allemagne». [18] En mars 1888, l'empereur Guillaume Ier décède. Frédéric III lui succède alors sur le trône. Sa régence fait naître l'espoir d'un changement politique de la Prusse en une monarchie parlementaire, espoir qui s'éteint 99 jours après, à sa mort. En ce printemps de l'«année des trois empereurs», Max Liebermann séjourne à Bad Kösen. Choqué par la mort de Frédéric III, il peint une commémoration fictive en l'honneur de l'empereur Frédéric III à Bad Kösen, ce qui montre qu'il était attaché à la monarchie des Hohenzollern malgré ses convictions politiques de gauche. Il désirait être un libre penseur mais ne pouvait se résoudre à renier les traditions prussiennes. [19]

En 1889, l'Exposition universelle a lieu à Paris, à l'occasion du centenaire de la Révolution française. Les monarchies russe, britannique et austro-hongroise refusent de participer par opposition à la célébration de la Révolution. La nomination des Allemands Kuehl, Karl Kœpping et Max Liebermann comme membres du jury enflamme le climat politique à Berlin. Liebermann s'adresse au ministre prussien de l'Éducation et de la Culture Gustav von Goßler qui le laisse faire et lui offre ainsi son appui de façon inofficielle. Le journal La France lance, à la même époque à Paris, une campagne contre la participation de la Prusse.

Liebermann projette avec Menzel, Leibl, Trübner et von Uhde de présenter l'élite de la peinture allemande. La presse allemande lui reproche de servir les idées de la révolution. Le viel Adolph von Menzel prend alors à nouveau parti pour Liebermann et la première exposition de l'art allemand non officielse déroule sur le sol français. L'Exposition universelle fait connaître Liebermann définitivement du grand public. À Paris, il est récompensé par une médaille d'honneur et est admis à la Société des Beaux-Arts. Il refuse la Légion d'honneur par égard au gouvernement prussien. [20]

En 1889, Liebermann se rend à Katwijk où, en peignant Femme avec des chèvres dans les dunes, il prend pour la dernière fois la classe sociale comme sujet. Le succès grandissant, Liebermann trouve le loisir de se consacrer à des toiles représentant des scènes de vie plus légères. En 1890, il reçoit plusieurs commandes de tableaux de Hambourg, toutes grâce avec Alfred Lichtwalk : outre un pastel de la Kirchenallee à Hambourg, il reçoit sa première commande de portrait. Le bourgmestre Carl Friedrich Petersen, à la vue de son portrait achevé fortement inspiré de la peinture de Hals, s'indigne. Le naturel du tableau sur lequel sa fonction de dignitaire semble être représentée de façon anecdotique par un costume historique le répugne. Aux yeux de Lichtwark, le portait du Bourgmestre est un véritable «coup manqué». [21] Liebermann remporte plus de succès avec son œuvre, Femme avec des chèvres dans les dunes pour lequel il reçoit la grande médaille d'or au printemps 1891, à l'exposition du Münchner Kunstverein (cercle d'art de Munich).

Liebermann à la tête de la Sécession berlinoise

Palais Liebermann sur la Pariser Platz, à droite de la porte de Brandebourg

Le 5 février 1892, est fondé à Berlin le groupe des XI qui réunit onze peintres. Le groupe des XI deviendra au cours des années suivantes la pièce maîtresse de la future Sécession qui s'opposera aux idées conservatrices de l'école de peinture académique. La Sécession berlinoise se réunit dans un premier temps dans la Kantstraße, puis déménage en 1905 vers le Kurfürstendamm, près du Romanisches Café et de l'atelier de la photographe Frieda Riess, ouvert en 1917. Selon Lovis Corinth, Liebermann était déjà, peu de temps après la fondation du groupe, le «chef officieux des onze anarchistes». [23] Sous l'influence de Guillaume II, s'intensifient les tendances réactionnaires dans la politique culturelle de l'empire (cf. Rinnsteinkunst - art de caniveau). Les réactions des critiques d'art de la capitale face à la création du groupe d'artistes qui s'opposent au courant officiel sont particulièrement différenciées. La majorité d'entre eux dénigrent Liebermann et critiquent son «coup de pinceau insolent» mais personne ne lui dispute sa place de principal artiste berlinois.

Max Liebermann devant son chevalet

Quelques mois avant la mort de sa mère en septembre 1892, tandis que sa santé de celle-ci se détériore, Liebermann emménage avec sa famille dans le palais familial sur la Pariser Platz. C'est avec énormément d'autodiscipline qu'il suit son emploi du temps quotidien : il quitte le domicile à 10 heures pour s'isoler dans son atelier de l'Auguste-Viktoria-Straße et en revient à 18 heures. «Je suis mes habitudes quotidiennes comme un parfait bourgeois ; je mange, je bois, je dors, je me promène et je travaille avec la régularité d'une horloge.»[25]

Le 5 novembre 1892, l'Association des artistes berlinois expose 55 toiles du peintre norvégien Edvard Munch. La critique s'indigne devant les œuvres qu'elles dénoncent comme les «excès du naturalisme». Une demande urgente de réexamen devant la Cour d'Appel est rejetée, une seconde demande, par contre, conduit à la réunion d'une assemblée générale de l'Association des artistes berlinois. Celle-ci décide, à 120 contre 105, de fermer l'exposition Munch. Cet événement provoque la scission définitive entre l'école conservatrice réactionnaire dont Anton von Werner devient le porte-parole au cours de cet incident, et l'école libérale moderne dont Max Liebermann est un des leaders. 60 autres membres indignés de l'Association fondent, le soir même de la décision, l'Association libre des artistes.

En 1893, Liebermann se rend à Rosenheim où il fait la connaissance de Johann Sperl et Wilhelm Leibl. L'année suivante à l'occasion d'une exposition à Vienne, il reçoit la grande médaille d'or pour son œuvre Femme avec des chèvres dans les dunes. À la mort de la mère de Liebermann en 1892, suit celle de son père Louis Liebermann en 1894. Peu avant la mort de ce dernier, Max Liebermann avait retrouvé son affection pour lui oubliant les anciennes querelles. Suite à cette réconciliation, sa mort lui pèse d'autant plus. Dans le même temps, il utilise ces impressions pour approfondir toujours son travail et créer des peintures vibrantes.

Avenue dans Overveen, 1895 - à partir de la moitié des années 1890, Liebermann trouve sa propre interprétation de l'impressionnisme

A la mort de son père, Liebermann hérite de plusieurs millions. Il devient aussi le propriétaire de la maison sur la Pariser Platz. Il lui devient alors envisageable d'aménager à son goût sa résidence, ingénéralement luxueuse pour un artiste. Il fait appel à l'architecte Hans Grisebach pour la construction d'un escalier en colimaçon menant à son futur atelier dans les combles. Dans la mesure où la préfecture de police émet des réserves quant à la modification du bâtiment en raison d'un paragraphe figurant dans le contrat de vente, Liebermann décide de continuer à utiliser son atelier dans l'Auguste-Viktoria-Straße. Les toiles créées à cette époque sont impressionnistes, comme l'Avenue dans Overveen achevée en 1895. Liebermann continue à puiser son inspiration pour les nombreuses œuvres dans ses séjours réguliers aux Pays-Bas. [27]

Parallèlement, il se consacre à la peinture de portrait. En 1895, il crée un portrait au pastel de son ami Gerhart Hauptmann pour lequel il remporte le premier prix à Venise. [28] Liebermann reprend aussi son sujet favori des garçons se baignant car il s'intéresse au défi pictural des corps en mouvement à la lumière naturelle. Mais au lieu de créer comme jadis des peintures conservatrices avec des compositions du mouvement classiques, il parvient à une représentation plus libre de la vie balnéaire. Il ne réussit à donner à ce sujet les traits impressionnistes que plusieurs années après.

Portrait de Max Liebermann de Lovis Corinth, 1899

En 1896, Hugo von Tschudi est appelé directeur de la Nationalgalerie (galerie nationale de peinture). Il s'intéresse aux impressionnistes français et se rend à Paris pour acquérir des toiles. Max Liebermann l'accompagne pour le conseiller dans ses choix pour la Nationalgalerie. Tandis que Tschudi s'apprête à acquérir l'œuvre de Manet Au Jardin d'hiver, Liebermann le lui déconseille dans la mesure où Berlin trouve le naturalisme scandaleux. «Ce qui a obligation plus d'une vie à Paris pour être admis, ne pourrait s'imposer du jour au lendemain en Allemagne.»[29] Grâce à Tschudi, Liebermann peut entrer en contact avec Edgar Degas qu'il fait la connaissance de à Paris. Il y reçoit aussi la Légion d'honneur avec l'accord du ministre de l'Éducation et de la Culture Robert Bosse. Après cela, Liebermann part pour dix jours à Oxford où son frère Felix reçoit la distinction de docteur honoraire de l'université. À Londres, il fait la connaissance du peintre James McNeill Whistler dont la gravure à l'eau forte sur le modèle des grands maîtres laisse un souvenir inaltérable dans l'esprit de Liebermann. [30] Grâce à l'intervention du ministre prussien des Travaux publics Karl von Thielen, la préfecture de police de Berlin autorise la construction d'un atelier dans les combles du Palais Liebermann, tandis que le peintre séjourne à Paris et Londres. [31]

Max Liebermann dans son atelier dans l'Auguste-Viktoria-Straße, devant le tableau Schulgang in Laren (Sur le chemin de l'école à Laren), 1898

À l'occasion de son 50e anniversaire en 1897, l'Académie des Beaux-Arts consacre toute une salle d'exposition à Liebermann dans laquelle trente toiles, neufs dessins, trois lithographies et dix-neuf gravures peuvent être admirés. Après que l'Académie berlinoise conservatrice a connu une véritable défaite avec la célébration de son bicentenaire en 1892, elle s'ouvre progressivement aux influences modernes. Cette tendance est illustrée par la remise de la grande médaille d'or à Liebermann. Ce dernier reçoit, qui plus est , le titre de professeur et est admis en 1898 à l'Académie, grâce au vote surtout d'Anton von Werner. Sa renommée artistique est , à cette époque, n'a jamais été aussi grande. [32]

Il connaît cependant, à cette même époque, une certaine régression dans son art. Liebermann passe les étés 1897 et 1898 à Laren. C'est là que sont créées les toiles Die Weberei in Laren (tissanderie à Laren) et Der Schulgang in Laren où le peintre reprend des éléments de composition appartenant à ses jeunes années qu'il pensait avoir dépassés. [33]

Après que le jury sous la direction d'Anton von Werner a refusé une toile du peintre berlinois Walter Leistikow à la Grande exposition d'art de Berlin en 1898, ce dernier propose de fonder une communauté d'artistes indépendants. Max Liebermann est appelé président de ce groupe d'artistes libres, modernes. [34] Il est assisté pour la présidence des artistes Otto H. Engel, Ludwig Dettmann, Oskar Frenzel, Curt Herrmann et Fritz Klimsch. Liebermann ne s'est pas porté volontairement comme porte-parole de la Sécession, il fut, au contraire, poussé par ses collègues à en être le chef. Sa notoriété éveille l'intérêt du public pour la Sécession berlinoise. [35] Liebermann introduit les galeristes Bruno et Paul Cassirer comme secrétaires.

La présidence de la Sécession Berlinoise lors de la 2e exposition de la Sécession en 1900. Max Liebermann, 2e en partant de la droite.

Pour la 1e exposition de la Sécession en mai 1899, Liebermann a réussi à inviter aussi des artistes de Munich, Darmstadt et Stuttgart. Se joignent aussi à eux la colonie d'artistes de Worpswede, Arnold Böcklin, Hans Thoma, Max Slevogt et Lovis Corinth. Ces derniers exposent pour la première fois dans la capitale. Les Berlinois se lancent dans des débats animés en faveur et contre la Sécession, qui suscitent un nouvel intérêt pour les arts plastiques. [36] Le succès de l'exposition qui dépasse l'ensemble des attentes avec ses 1800 visiteurs et ses chiffres de vente élevés est toujours renchéri en 1900. Les expositions de la Sécession deviennent, sous la direction de Liebermann, un événement artistique européen.

L'arrivée de Corinth et Slevogt à Berlin, en 1901, change le rôle de la capitale dans le paysage artistique allemand. Tandis que le déclin de Munich s'accélère, Berlin affirme sa place de capitale aussi dans les arts. Le recteur de l'Académie Anton von Werner essaie par l'ensemble des moyens de freiner l'ascension des courants modernes. Il va même plus loin que Guillaume II qui n'apprécie pas la Sécession mais la laisse tout de même exister. Alors que la direction de l'Académie nie de plus en plus la réalité du paysage artistique, le gouvernement prussien (surtout le ministre de l'Éducation et de la Culture Heinrich Konrad Studt) commence à concéder plus de liberté à l'art. C'est ainsi que Studt approuve le concept de Liebermann pour l'exposition universelle de 1904 à St Louis qui propose une représentation égale de la Sécession et de l'Académie. Von Werner refuse cette proposition dans ces termes : «Ces mouvements sécessionnistes n'ont rien à voir avec la poursuite d'idéaux et les courants artistiques spécifiques, ils ne servent que des intérêts futiles.»[37]

Maison de campagne à Hilversum, 1901. Liebermann découvre la représentation de jardins comme le sujet d'un impressionnisme insouciant

À l'été 1899, Liebermann séjourne à Zandvoort et Scheveningen. Il y poursuit son travail sur le tableau sur les garçons se baignant jusqu'à parvenir à une représentation insouciante de la vie balnéaire. Les motifs de la population rurale hollandaise aux mœurs spartiates disparaissent. Il recherche des motifs lui servant de base à un impressionnisme léger. C'est pourquoi il s'oriente, hormis la vie balnéaire des gens cultivés (avec de vagues représentations de cavaliers et de femmes), vers les jeux de lumière dans les jardins foisonnants. En 1901, il crée l'œuvre Maison de campagne à Hilversum sur le modèle de La Maison à Reuil d'Édouard Manet dont le jeu d'ombres et de lumières suggère l'harmonie et le calme. À l'été 1901, Liebermann visite le zoo d'Amsterdam. Il y découvre l'Allée des perroquets qui deviendra son sujet.

Fichier :Liebermann Restaurant Jacob. jpg
Terrasse du restaurant Jacob à Nienstedten au bord de l'Elbe, 1902, Hamburger Kunsthalle
Allée des perroquets, 1902

En 1902, Liebermann se rend à nouveau à Hambourg et réside du 3 au 5 juillet 1902, sur l'invitation du directeur de la Kunsthalle de Hambourg, à l'Hôtel Jacob qui existe toujours actuellement. Il est venu dans l'objectif de peindre des vues des alentours de Hambourg pour la «collection de toiles de Hambourg». Il crée, entre autres, la toile Polospiel in Jenischs Park (jeu de polo au parc Jenisch) et une de ses toiles les plus connues Terrasse du restaurant Jacob à Nienstedten au bord de l'Elbe. [39] En 1903, apparaît sa première publication comme professeur de l'Académie des Beaux-Arts sous le titre «Die Phantasie der Malerei», dans laquelle il rejette catégoriquement toute création ne provenant pas de l'observation du réel. Pour la peinture, le sujet a, en fait, peu d'importance, il s'agit de trouver «les moyens picturaux servant à reproduire au mieux la nature». Il rejette ainsi le nouveau mouvement de l'art abstrait, surtout l'expressionnisme. L'essai de Liebermann n'est pas une œuvre militante mais son plaidoyer personnel en faveur du naturalisme et de l'impressionnisme. Pour l'Avant-garde expressionniste, l'ennemi n'est plus la direction réactionnaire de l'Académie mais la direction de la Sécession impressionniste. En réaction à l'essai de Liebermann, Henry Thode et Hans Thoma dénoncent sa vision de l'art de la façon suivante : au sujet de son œuvre naturaliste antérieure, ils déclarent qu'ils n'ont pas l'intention de se laisser dicter les lois de l'art par le charbon échauffé de Berlin. Cette argumentation laisse déjà entrevoir la crise de la Sécession. [40]

L'atelier de l'artiste, 1902 - dans son atelier sous les combles du Palais Liebermann, règne une ambiance de travail élégante et dynamique.

Quand la Sécession berlinoise quitte la Kantstraße en 1905 pour emménager dans un plus grand bâtiment d'exposition sur le Kurfürstendamm, Liebermann noue des contacts étroits avec le directeur de la Nationalgalerie, Wilhelm von Bode. En été, il peint à l'huile à Amsterdam la Judengasse qu'il a découverte trois décennies plus tôt. En septembre, il retourne à Hambourg pour réaliser une commande de Lichtwark consistant à peindre pour la Kunsthalle de Hambourg un tableau représentatif de neuf professeurs de Hambourg. La force créatrice de Liebermann a atteint son apogée. [41] Depuis la mort d'Adolph Menzel qui l'a fortement influencé, il est devenu l'unique représentant majeur de l'art berlinois.

En 1907, la Sécession Berlinoise consacre à son président une grande exposition commémorative qui attire la plupart de visiteurs. Liebermann passe son soixantième anniversaire à Noordwijk où il s'isole du bruit fait autour de sa personne. [42] Depuis 1900, Liebermann s'intéresse de plus en plus au graphisme et au dessin au crayon. En 1908, la Sécession présente 59 de ses gravures à l'eau forte dans l'«exposition noir et blanc». [43]

La Sécession en crise

Max Liebermann, le tyran de la Sécession berlinoise, caricature 1902

Walter Leistikow qui, comme fondateur, formait l'un des piliers de la Sécession Berlinoise décède en 1908. La santé de Liebermann se dégrade, elle aussi, à partir du printemps 1909 si quoiqu'il part en cure à Karlsbad. C'est à ce moment qu'éclate le conflit de génération qui couvait depuis déjà longtemps entre impressionnistes et expressionnistes : en 1910, la direction de la Sécession sous la présidence de Liebermann refuse 27 toiles expressionnistes. Le président impose son avis sur l'expressionnisme et devient ainsi le porte-parole du conservatisme, lui qui se rebellait jadis contre l'art académique. Par son attitude, il amorce le déclin du mouvement sécessionniste. Son adversaire dans ce conflit n'est autre qu'Emil Nolde qui rédigé : «Cet homme si intelligent se conduit comme d'autres hommes intelligents avant lui. Il ne connaît pas ses limites ; son œuvre [... ] s'effrite et s'effondre ; il essaie de la sauver, devient nerveux et emphatique. [... ] reconnaît combien que cela est voulu, faible et démodé. [... ] Lui même accélère l'inévitable, nous les plus jeunes, nous l'observons, sereins.»[44]

Nolde reproche à Liebermann sa haine du progrès et son pouvoir dictatorial au sein de la Sécession. Le premier reproche, du moins, va quelque peu contre les faits. En 1910, sont exposés pour la première fois des œuvres de Pablo Picasso, Henri Matisse, Georges Braque et des fauvistes. La direction de la Sécession est solidaire de son président et qualifie le comportement de Nolde de «grosse hypocrisie». On réunit une assemblée générale qui, à 40 voix contre 2, s'exprime en faveur de l'exclusion de Norlde. Liebermann, quant à lui, a voté contre cette exclusion et déclare dans son plaidoyer : «Je suis particulièrement opposé à l'exclusion de l'écrivain même au risque que des motifs identiques [... ] amènent de nouveau à de telles «opposions des plus jeunes». [45]

Bien que Liebermann sorte grandi de ce débat, Nolde a atteint son objectif : la Sécession est ébranlée dans ses fondements. En tentant de réhabiliter Nolde, Liebermann a voulu montrer sa tolérance mais le clivage du mouvement sécessionniste ne peut plus être stoppé. Nolde fonde la «Nouvelle Sécession» à laquelle adhèrent les peintres du mouvement Die Brücke et l'Association des artistes munichois (NKVM). Au printemps 1911, Liebermann fuit la crise de la Sécession et se réfugie à Rome. La mort de son ami Jozef Israëls a lieu aussi à cette époque. Les critiques sur la façon de diriger de Liebermann sont de plus en plus véhémentes et finissent par s'immiscer dans les rangs des siens. Le 16 novembre 1911, Liebermann se retire de la Présidence de la Sécession Berlinoise. Max Beckmann, Max Slevogt et August Gaul quittent aussi la Sécession. L'assemblée générale fait de Liebermann son président d'honneur et confie la direction de la Sécession à Lovis Corinth. Cette décision marque la fin de la Sécession et scelle la disparition des impressionnistes allemands.

Villa Liebermann à Wannsee

Dès 1909, Liebermann fait l'acquisition d'une parcelle de terrain au bord du lac Wannsee. Il y fait construire une maison de campagne par l'architecte Paul Otto August Baumgarten sur le modèle des villas patriciennes de Hambourg. Il nomme la villa Liebermann où il emménage à l'été 1910 son «château au bord du lac». Liebermann s'y sent bien et apprécie son aménagement personnalisé. [46] Le grand jardin qu'il a conçu avec Alfred Lichtwark lui procure une grande joie et servira de sujet à de nombreux tableaux de sa période tardive.

La première exposition annuelle de la Sécession, postérieure à l'ère Liebermann, quise déroule en 1912 sous la direction de Corinth ne connaît aucun succès. Liebermann passe cet été-là à Noordwijk. Lors d'un séjour à La Haye, la reine Wilhelmine des Pays-Bas le décore de l'Ordre de la maison d'Oranie. L'université Friedrich-Wilhelm de Berlin l'appelle docteur honorifique et il est invité, comme c'est depuis longtemps son souhait, à faire partie du sénat de l'Académie des Beaux-Arts. Les universités des Beaux-Arts de Vienne, Bruxelles, Milan et Stockholm l'acceptent comme membre. L'ensemble des bourgeois berlinois ayant un rang et un nom commandent un portrait à Liebermann.

Au début de l'année 1913, Corinth mais aussi les autres membres de la direction de la Sécession quittent leurs postes. Paul Cassirer est appelé président. Le président d'honneur essaie d'empêcher la nomination de ce «non-artiste» mais il ne veut pas à nouveau ruer dans les brancards. Cassirer exclut de l'exposition annuelle de 1913 les membres qui ont voté contre lui durant l'assemblée générale. Contre toute attente, Lovis Corinth se range de leur côté. [48] Liebermann et les anciens fondateurs de la Sécession quittent le groupe au cours de cette deuxième crise. En février 1914, est fondée finalement la «Sécession libre» qui poursuit la tradition du premier mouvement de la Sécession. [49] Une hostilité symbolique, résultat de la sécession atrophiée et de la Sécession libre, règne entre Liebermann et Corinth. Corinth essaie jusqu'à sa mort de s'opposer à Liebermann dans la mesure de ses moyens et dresse, dans son autobiographie, un portrait de son collègue empreint de mépris. Ce dernier se retire de plus en plus de la scène publique et se consacre à son jardin au bord du lac Wannsee.

La guerre

Devant le château : lithographie, Kriegszeit N° 1, 31 août 1914. «Je ne connais plus de partis, je ne connais que des Allemands (l'empereur)»

Trois semaines après qu'ait éclaté la première guerre mondiale, Liebermann, âgé alors de 67 ans, rédigé : «Je travaille aussi calmement que envisageable en pensant que c'est ainsi que je sers le mieux les intérêts généraux.»[22] Malgré ces propos, il est sensible au patriotisme ambiant. Il se consacre à la propagande artistique de la guerre et dessine pour le journal Kriegszeit – Künstlerflugblätter, hebdomadaire publié par Paul Cassirer. Le premier numéro montre une lithographie de Liebermann représentant la foule amassée devant le Château de Berlin à l'occasion du «discours de partis» de Guillaume II au début de la guerre. Liebermann interprète les paroles de l'empereur comme une exhortation à servir la cause nationale au-delà des barrières sociales. Sa place de marginal comme Juif et artiste peut être ainsi occultée (du moins en apparence) à cette époque. L'appel prosémite de l'empereur «À mes chers juifs» l'encourage à apporter sa contribution civile à la guerre. L'ancien pionnier du mouvement sécessionniste est rendu entièrement à la cause de l'empire. Il s'identifie à la politique Burgfrieden du chancelier Bethmann Hollweg qui essaie de faire fi des contradictions au sein de la société allemande. Bethmann Hollweg nourrit des convictions plus libérales que son prédécesseur. Liebermann fait son portrait en 1917 dans une lithographie. [23]

À l'automne 1914, Max Liebermann fait partie des 93 signataires (rassemblant professeurs, écrivains et artistes) de l'appel «Au monde civilisé» dans lequel les crimes de guerre allemands sont réfutés six fois de suite par l'expression «Il n'est pas vrai !». À la fin de la guerre, il commentera cet appel dans des termes pleins d'autocritique : «Au début de la guerre, on ne tergiversait pas longtemps. On était solidaire avec son pays. Je sais quoique les socialistes sont d'un autre avis. [... ] Je n'ai jamais été socialiste et on ne le devient plus à mon âge. Toute mon éducation, je l'ai acquise ici, toute ma vie, je l'ai passée dans la maison où vivaient déjà mes parents. Et la patrie allemande vit dans mon cœur comme un parfait intouchable et immortel». [24]

Autoportrait, Max Liebermann, 1916

Il rejoint, en 1914, la Société allemande comprenant, sous la présidence du libéral conservateur Wilhelm Solf, des personnalités publiques pour s'entretenir de questions politiques et privées. L'unique condition d'adhésion est de ne pas appartenir à un courant politique spécifique mais de vouloir défendre la politique Burgfrieden du chancelier Bethmann Hollweg. [25] Plus la guerre s'accentue, plus Liebermann se retire dans son intimité, dans sa maison de campagne au bord du Wannsee. Au début de la guerre par contre, même la peinture de portraits se limite au début seulement aux militaires, comme Karl von Bülow. Dès l'éclatement de la guerre, Liebermann devient le peintre portraitiste incontesté de la bourgeoisie berlinoise. Quiconque est fier de son nom, se laisse faire une peinture à l'huile par Liebermann. C'est ainsi que se forme une collection énorme de portraits qui conforte Liebermann dans sa place de peintre contemporain. Son enthousiasme pour la guerre lui vaudra plus tard des critiques acerbes. L'écrivain d'art Julius Meier-Græfe rédigé au sujet des lithographies parues dans Kriegszeit : «Certains abandonnent tout actuellement et découvrent tout à coup de nouveaux motifs à la guerre, d'autres donnent un sabre à leur joueur de polo et s'imaginent en faire un vainqueur.»[26]

À l'exception de deux cures à Wiesbaden en 1915 et en 1917, Liebermann ne quitte plus Berlin. Il ne passe plus ses étés aux Pays-Bas mais à Wannsee, tandis qu'il vit sur la Pariser Platz l'hiver. Sa famille n'est pas dans le besoin mais face aux aléas de l'approvisionnement, elle transforme les parterres de fleurs de sa maison de campagne en potager. En mai 1915, la fille du peintre Käthe Liebermann épouse, à presque 30 ans, le diplomate Kurt Riezler qui, comme conseiller de Bethmann Hollweg entretient d'étroites relations avec le monde de la politique. C'est cette année-là que décèdent Anton von Werner, véritable symbole d'une ère révolue, ainsi qu'Emil Rathenau, le cousin de Liebermann. La génération des fondateurs trépasse et une nouvelle époque s'amorce.

En avril 1916, l'essai de Liebermann «Die Phantasie in der Malerei» (L'imagination dans la peinture) est édité pour la première fois sous forme de livre. Dans l'introduction retravaillée, il rédigé : «Les conceptions de l'esthétisme ont-elles jamais été aussi déroutantes qu'aujourd'hui ? Tandis qu'un jeune historien de l'art appelé Wilhelm Worringer rédigé depuis les tranchées de Flandre que la guerre ne décide pas uniquement de l'avenir de l'Allemagne mais également de la victoire de l'expressionnisme.»[27] Quand en 1916, le journal Kriegszeit, suite au désenchantement face à la guerre, change son nom en «Bildermann», Liebermann cesse d'y contribuer. À la place, il se consacre pour la première fois à l'illustration des nouvelles parutions en 1916 et en 1917 de Nouvelle et de Der Mann von fünfzig Jahren (L'homme de cinquante ans) de Gœthe et de Petits rédigés de Kleist. Le style de ses illustrations crée une atmosphère typique des tournants dramaturgiques et ne se prête pas à la narration, c'est pourquoi il ne réussit pas à percer dans ce domaine et délaissera les illustrations pendant 10 ans. [28]

La terrasse de fleurs dans le jardin de Wannsee depuis le sud-ouest, 1919 - à partir de 1916 se multiplient les toiles représentant le jardin à Wannsee

En 1917, l'Académie des Beaux-Arts de Prusse propose une grande rétrospective des œuvres de Liebermann pour fêter ses 70 ans. Près de 200 toiles sont exposées. Julius Elias appelle les honneurs rendus au peintre une «consécration». Le directeur de la Nationalgalerie Ludwig Justi (successeur de Tschudi) lui promet son propre cabinet. Guillaume II autorise l'exposition-anniversaire et décore Liebermann de l'Ordre de l'Aigle Rouge de troisième classe. Le décoré constate avec satisfaction que Sa Majesté a enterré la hache de guerre en ce qui concerne l'art moderne. [29] Walther Rathenau publie dans le quotidien Berliner Tageblatt un essai sur l'exposition : «Les œuvres de Liebermann mettent en scène la nouvelle Prusse mécanisée des grosses villes. [... ] Le fils des villes, du patriciat juif, de la culture mondiale était conçu pour remplir cette fonction. Il fallait que ce soit un homme d'esprit et de volonté, de combat, de passion et de réflexion.»[29]

Le 18 janvier 1918, a lieu la cérémonie d'ouverture du cabinet Max Liebermann de la Nationalgalerie. Le discours d'inauguration est tenu par le ministre de l'éducation et de la culture Friedrich Schmidt-Ott. Quelques semaines plus tard, 500 000 ouvriers se mettent en grève rien qu'à Berlin - l'empire est au bord du gouffre. Quand la Révolution allemande éclate enfin, Liebermann réside dans sa maison sur la Pariser Platz. Les monarchistes y ont installé des mitrailleuses, c'est pourquoi son palais est pris d'assaut par les soldats révolutionnaires. Après qu'une balle a percé la paroi du premier étage pour venir se planter dans le salon, les défenseurs se rendent. Suite à cet incident, Liebermann met à l'abri sa précieuse collection de toiles et déménage avec sa femme pour quelques semaines dans la maison de sa fille. Liebermann voit les changements politiques d'un mauvais œil. Il est , certes, en faveur de l'institution de l'égalité du droit de vote en Prusse et des réformes pour faire de l'empire une démocratie parlementaire mais pour lui, c'est «tout un monde, lorsque bien même il est pourri», qui s'écroule. Déjà en 1917, il regrette le départ de Bethmann Hollweg et voit dans la républicanisation la fin de l'espoir en une monarchie parlementaire. «Nous avons, entre temps, traversé de sales périodes. [... ] Berlin est en haillons, sale et noir la nuit, une ville morte. À cela s'ajoutent des soldats qui vendent des allumettes ou des cigarettes dans la Friedrichstraße ou Unter den Linden, des aveugles joueurs d'orgue de barbarie en uniforme moisi ; en un mot : misérable.»[30]

Les dernières années

Ses œuvres

Réception et critique

Bibliographie

Liens

Références

  1. Scheer, p.  136
  2. Scheer, p.  138
  3. «Louis Lieberman hatte das […] Mietspalais 1857 erworben» Natter/Schœps, p.  16
  4. Küster, p.  30
  5. Liebermann 1889, cité selon Küster, p.  35
  6. Cf. Erich Hancke : Mit Liebermann in Amsterdam, dans : Kunst und Künstler, 12e édition, 1913, p.  91
  7. Scheffler, p.  34
  8. Hancke, p.  124
  9. Küster, p.  52
  10. Hancke, p.  136 et suivante
  11. Hancke, p.  157
  12. cité selon Küster, p.  56
  13. cité selon Küster, p.  60
  14. Küster, p.  73
  15. Scheer, p.  234
  16. Scheer, p.  237
  17. Scheffler, p.  42
  18. Hermann Helferich (alias Emil Heilbut)  : Studie über den Naturalismus und Max Liebermann, dans : Die Kunst für alle ; vol. 2, 1887, p.  225
  19. Scheer, p.  244
  20. Küster, p.  89
  21. Küster, p.  97
  22. Scheer, p.  307
  23. Cf. Jenns Eric Howold et Uwe M. Schneede (éditeur)  : Catalogue de l'exposition Im Garten von Max Liebermann à la Hamburger Kunsthalle ainsi qu'à l'Alten Nationalgalerie en 2004. Nicolaische Verlagsbuchhandlung. p.  12 et suivantes
  24. Scheer, p.  307
  25. Eberhard von Vietsch : Wilhelm Solf – Botschafter zwischen den Zeiten. Rainer Wunderlich Verlag, Tübingen 1961. p.  142 et suivantes
  26. Catherine Krahmer (éditeur)  : Julius Meier-Græfe. Kunst ist nicht für Kunstgeschichte da. Göttingen 2001, p.  408–409
  27. Max Liebermann : Die Phantasie in der Malerei. Berlin 1916, p.  14
  28. Hancke, p.  345
  29. Scheer, p.  313
  30. Scheer, p.  316

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"Max Liebermann, Wannseegarten"

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