Paul Cézanne

Paul Cézanne est un peintre français.



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Paul Cézanne
Paul Cézanne en 1861.
Paul Cézanne en 1861.
Naissance 19 janvier 1839
Aix-en-Provence, France
Décès 22 octobre 1906
Aix-en-Provence, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Activité (s) Artiste-peintre
Formation Académie Suisse

Paul Cézanne (19 janvier 1839 à Aix-en-Provence, France - 22 octobre 1906 à Aix-en-Provence) est un peintre français.

Biographie

Autoportrait (1875).
Sa résidence du Jas de Bouffan (1878).
Portrait d'Achille Emperaire - 1868
La maison du pendu (1873).
La Montagne Sainte-Victoire vue de Bellevue (1882-1885).
Autoportrait (1898-1900. Institute Museum, Boston).

Enfance

Paul Cézanne naît le 19 janvier 1839, à Aix-en-Provence. Son père, Louis Auguste Cézanne, venant de Saint-Zacharie (Var), descendant de petits artisans (drapiers, ferronniers, etc. ) repérés à Marseille depuis la fin du XVIe siècle, possède une chapellerie sur le cours Mirabeau. La famille est assez aisée et le père crée une banque, le 1er juin 1848, 24, rue des Cordeliers[1], établissement qu'il transfère en 1856 13, rue Boulegon[2], ainsi qu'à laquelle il donnera le nom de «Banque Cézanne et Cabassol», de son nom propre et de celui de son associé.

Débuts dans la carrière de peintre

Paul Cézanne fréquente le collège Bourbon (devenu lycée Mignet), où il se lie d'amitié avec Émile Zola. Il entreprend sans enthousiasme des études de droit à l'Université d'Aix. Il suit des cours à l'École de Dessin et aménage un atelier au Jas de Bouffan, résidence que son père a acquise. Il se rend une première fois à Paris en avril 1861, poussé par son ami Zola, mais n'y reste que quelques mois et retourne dans le domaine familial à l'automne, inaugurant ainsi une série d'allers-retours entre la ville-lumière et la Provence.

En 1862, il abandonne la carrière juridique et s'établit à Paris. Il travaille à l'Académie Suisse et y rencontre Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Alfred Sisley et un autre Aixois, Achille Emperaire, dont il fera plus tard un portrait, resté célèbre. Il est refusé à l'École des Beaux-Arts en raison d'un tempérament jugé par trop excessif.

La liaison cachée avec Hortense

Durant l'année 1869, il fait la connaissance de Hortense Fiquet avec qui il aura un fils en janvier 1872. Il cachera cette liaison et cette naissance à son père, Louis-Auguste Cézanne, qui, ouvrant le courrier de son fils au Jas de Bouffan, n'apprendra qu'il est grand-père qu'en 1876. Alors, il acceptera le mariage de son fils au Jas de Bouffan en avril 1886, quelques mois avant sa mort en octobre de la même année. Paul s'installe à L'Estaque, petit village sur la côte, quand il n'est pas dans la capitale.

Auvers-sur-Oise

En 1872, il s'installe à Auvers-sur-Oise, où il peint avec Pissarro, et travaille dans la maison du docteur Gachet. En 1874, les impressionnistes organisent leur première exposition collective dans l'atelier du photographe Nadar et le public réserve un accueil peu encourageant, ou alors scandalisé, aux toiles de Cézanne qui en présente trois (Une moderne Olympia, La Maison du pendu et Étude, paysage d'Auvers). Il ne présente aucun tableau au cours de la seconde exposition impressionniste, mais montre 16 œuvres en 1877 à la troisième manifestation. Les critiques sont particulièrement mitigées et il se détache du groupe impressionniste et rejoint la Provence à partir de 1882, en premier lieu à L'Estaque, puis à Gardanne en 1885, petit village près d'Aix. Là, il débute son cycle de peintures sur la Montagne Sainte-Victoire, qu'il représente dans près de 80 œuvres (pour moitié à l'aquarelle). Sa situation financière reste précaire, d'autant que son père diminue son soutien.

Brouille avec Émile Zola

En 1886, il rompt tout contact avec Zola qui lui a envoyé son roman "L'Œuvre", que le peintre a inspiré. Le 28 avril, il épouse Hortense[3]. La même année, son père meurt, lui laissant un héritage confortable qui le met à l'abri financièrement.

Sa première exposition personnelle, organisée par le marchand de tableau Ambroise Vollard en 1895 en l'absence du peintre, se heurte toujours à l'incompréhension du public, mais lui vaut l'estime des artistes. Sa renommée devient mondiale et il remporte à Bruxelles un grand succès lors des expositions des Indépendants. Il se fait construire en 1901-1902 un atelier dans la périphérie d'Aix : l'atelier des Lauves.

Les dernières années de Cézanne

Dès novembre 1895, Cézanne loue un cabanon aux Carrières de Bibémus afin d'y entreposer son matériel de peinture et ses toiles et où il passe une bonne partie de son temps, ou alors de ses nuits[4], [5], jusqu'en 1904[5].

En octobre 1906, tandis qu'il peint sur le motif, dans le massif de la Sainte-Victoire, un violent orage s'abat. Cézanne fait un malaise. Il est recueilli par des charretiers et déposé dans sa maison de la rue Boulegon, à Aix, où il mourra, le 22, emporté par une pneumonie.

Son œuvre

Parmi ceux des peintres du XIXe siècle siècle rangés sous l'étiquette «impressionnistes», l'œuvre de Cézanne est certainement le plus complexe et celui qui fut et reste toujours actuellement le plus mal compris, ou alors le plus controversé. Ce sont ses amis peintres, surtout Pissarro, Renoir et Degas qui surent, les premiers, déceler ses intentions et reconnaître ses qualités. Pissarro écrivait :

«Pendant que j'étais à admirer le côté curieux, déconcertant de Cézanne que je ressens depuis nombre d'années, arrive Renoir. Mais mon enthousiasme n'est que de la Saint-Jean à côté de celui de Renoir, Degas lui-même qui subit le charme de cette nature de sauvage raffiné, Monet, tous... sommes-nous dans l'erreur ?... je ne le crois pas... Les seuls qui ne subissent pas le charme, sont précisément des artistes ou des amateurs qui par leurs erreurs nous montrent quoiqu'un sens leur fait défaut. Du reste, ils évoquent tous logiquement des défauts que nous voyons, qui crèvent les yeux, mais le charme... ils ne le voient pas... Comme Renoir me le disait particulièrement précisément, il y a un je ne sais quoi d'analogue aux choses de Pompei si frustes et si admirables...»

— Lettre de Pissarro à son fils Lucien, du 21 novembre 1895

De 1862 à 1870, date ce que Cézanne appelait dans sa verve méridionale, et avec légèrement d'exagération, sa «période couillarde», et que les historiens nomment sa période romantique ou sa phase baroque, influencée par les baroques italiens ou espagnoles (Ribera, Zurbaran), les caravagesques des églises aixoises ou les collections du musée Granet, ou encore par Eugène Delacroix, Courbet et Manet. Cézanne s'exprime alors le plus souvent dans une pâte épaisse, avec une palette sombre et des fonds noirs : Pains et œufs (1866), Portrait de Louis-Auguste Cézanne (1866), Tête de vieillard (1866), Antony Vallabrègue (1866), La Madeleine (1868-1869), Achille Emperaire (1868-1869), Une Moderne Olympia (1869-1870), Nature-morte à la bouilloire (1869), Nature-morte à la pendule noire.

Vient ensuite la période «impressionniste», sous l'influence de Pissarro, auprès duquel il s'installe à Auvers-sur-Oise, vers 1872-1873. Il y fréquente Van Gogh, Guillaumin et le docteur Gachet. Dans ses œuvres de l'époque, le ton, par touches toujours épaisses mais plus subtiles que dans la période romantique, se substitue au modelé classique : la Maison du pendu (1873), La Route du village à Auvers (1872-73), La maison du docteur Gachet (1873).

Déjà s'annoncent dans cette période impressionniste, d'autres préoccupations qui l'éloigneront des recherches propres aux impressionnistes, sans qu'il renie jamais la leçon de fraîcheur, de vibrations colorées et lumineuses que ceux-ci apportèrent à la peinture de leur époque. Chez lui la modulation de la couleur recherche désormais davantage à exprimer les volumes que les effets atmosphériques et la luminosité. Renoir disait, en parlant du critique d'art Castagnary : «J'enrage à l'idée qu'il n'a pas compris qu'"Une Moderne Olympia" de Cézanne (dans sa version de 1873) était un chef-d'œuvre classique plus près de Giorgione que de Claude Monet et qu'il avait devant les yeux l'exemple parfait d'un peintre déjà sorti de l'impressionnisme.»[6] C'est toujours Renoir qui rapporte l'incompréhension d'Emile Zola lorsque Cézanne lui confiait sa préoccupation de «trouver les volumes» : Zola essayait de lui démontrer la vanité d'une telle recherche. «Tu es doué. Si tu voulais uniquement soigner l'expression. Tes personnages n'expriment rien !» Un jour, Cézanne se fâcha : «Et mes fesses, est-ce qu'elles expriment quelque chose?». [7]

«Trouver les volumes», voilà quelle était la véritable obsession de Cézanne, «faire du Poussin sur nature», «quelque chose de solide comme l‘art des musées[8]».

Ce grand dessein, c'est avec une technique qui lui est personnelle que Cézanne veut le réaliser. Cette technique, rédigé Léon Gard, peintre et écrivain d'art du XXe siècle, «veut résoudre le problème de la peinture sans recourir au moyen du dessin-ligne, ni à celui du clair obscur. Comme il l'a dit lui-même, il a voulu, par les diaprures, conjuguer les problèmes du dessin et du modelé, rejoignant ainsi le vieux peintre de Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac qui s'écriait : "Le dessin n'existe pas !", voulant dire par là que dans une œuvre de peinture tout doit être exprimé, dessin et valeurs, par l'unique modulation de la couleur [9]

Jon Kear a d'ailleurs fait le rapprochement entre la représentation du nu chez Cézanne et la nouvelle de Balzac en soulignant la ressemblance entre l'attitude de Cézanne et celle du vieux peintre Frenhofer, alors que le jeune Poussin et Pourbus assistent à ses démêlées avec l'expression totale[10].

On voit s'affirmer cette tendance vers 1880 : citons le Pont à Maincy (1879), l'Estaque, les autoportraits ou les natures-mortes du musée d'Orsay, celles du musée de l'Ermitage ou de Philadelphie, La Montagne Sainte-Victoire vue de Bellevue (Metropolitan Museum), La Plaine au pied de la montagne Sainte-Victoire et Les Bords de la Marne (musée Pouchkine).

Cézanne s'engagera encore plus loin dans cette voie qui s‘achèvera en 1906 sur «le motif», ne cessant de se recommander de la nature : «L'étude réelle et précieuse à entreprendre c'est la diversité du tableau de la nature» ; «j'en reviens toujours à ceci : le peintre doit se consacrer entièrement à l'étude de la nature, et tâcher de produire des tableaux qui soient un enseignement.»[11] Mais il avait conscience du défi qu'il s'imposait à lui-même et le doute l'étreignait fréquemment : «On n'est ni trop scrupuleux, ni trop sincère, ni trop soumis à la nature; mais on est plus ou moins maître de son modèle et en particulier de ses moyens d'expression. [12]». De fait, il se plaint que «les sensations colorées qui donnent la lumière sont chez lui cause d'abstractions qui ne lui permettent pas de couvrir sa toile, ni de poursuivre la délimitation des objets lorsque les points de contacts sont ténus, délicats»[13]. Par discipline, Cézanne ne «fondait» jamais : d'où l'aspect d'incomplétude que présentent certaines études de la montagne Sainte-Victoire, ou le caractère abrupt, rébarbatif pour le profane de ses personnages, ou alors informe des Baigneurs ou des Baigneuses pour lesquels s'ajoute le manque de modèles dans l'endroit voulu. «D'un autre côté, les plans tombent les uns sur les autres»[13], avoue-t-il. C'est que la formule cézanienne est d'une ambition exorbitante.

«Quasiment, dit Léon Gard, c'est presque une chimère que de vouloir appliquer à la lettre cette formule, car on se heurte toujours à l'imperfection ainsi qu'à la limite du matériau, avec lequel il faut toujours ruser. Néanmoins, s'il est scabreux de suivre cette grandiose théorie quand on n'a pas des dons exceptionnels, il est évident qu‘un Cézanne, dont l'œil était capable de peser les tons, les valeurs comme au milligramme, peut créer des chefs-d'œuvre, et même aboutir à des échecs qui restent supérieurs aux réussites de la majorité des autres peintres[14]

Nature morte

Nature-morte aux pommes ainsi qu'aux oranges (1895-1900. Musée d'Orsay)

Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête spécifiquement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : «lorsque la couleur, dit-il, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude».

Incomprises en leur temps, elles sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie.

À la mort de Cézanne, certains peintres voulant créer de nouveaux mouvements se réclamèrent de lui. Le cas le plus notoire est celui des Cubistes. Malgré tout ce qu'on a pu dire et écrire, il reste douteux que Cézanne eût reconnu cette paternité. Il n'est plus là pour répondre, mais sa correspondance conserve quelques phrases qu'on peut méditer ; par exemple, celle-ci : «Il faut se méfier de l'esprit littérateur qui fait si fréquemment le peintre s'écarter de sa vraie voie — l'étude concrète de la nature — pour se perdre trop longtemps dans des spéculations intangibles.». [15]

Paul, Émile et l'Œuvre

«Paul peut avoir le génie d'un grand peintre, il n'aura jamais le génie de le devenir.» Ainsi Émile Zola annonce-t-il le drame de Paul Cézanne, toujours insatisfait de son travail. L'écrivain va plus loin : Claude Lantier, le personnage central de l'Œuvre, roman paru en 1886, est proche de Cézanne par la physionomie et le caractère. Zola en fait un peintre raté, néenmoins chef de la nouvelle école de «Plein air» ; Claude finit par se suicider. D'une certaine façon, le roman peut se lire comme une revanche de la littérature sur la peinture et la description du groupe d'artistes tourne à la caricature. Manet, qui fit scandale au Salon des Refusés en 1863, a pu servir aussi de modèle au romancier. Pourtant, Cézanne a cru se reconnaître dans ce peintre : blessé, il a répondu à Zola une lettre d'une froide politesse qui a mis un terme à leur amitié. Les derniers contacts entre les deux artistes remontent à 1885, après la publication de "L'Œuvre". Cézanne quitte Médan où il avait été reçu par le couple Zola. Ils ne se reverront plus malgré quelques occasions de rencontres à Aix-en-Provence où le peintre s'est retiré. Cézanne n'est plus à l'aise dans le nouveau monde de l'écrivain qui, à partir de 1888, verra son existence compliquée par sa liaison avec Jeanne Rozerot. En 1891, la découverte de cette liaison par sa femme, Alexandrine Zola, et des deux enfants qui en sont nés va tendre l'atmosphère dans le couple qui traversera des périodes complexes jusqu'en 1896. Zola s'engagera par conséquent dans l'Affaire Dreyfus jusqu'à sa mort en 1902. Ces années, particulièrement perturbées, ne favoriseront pas le rapprochement des deux amis d'enfance. Il semble que Paul Cézanne en ait souffert si on tient compte du chagrin dont il fera preuve à l'annonce de la mort d'Emile Zola et lors de l'inauguration d'une statue à l'image de l'écrivain au début de 1906.

Quelques-unes de ses œuvres

Sa cote

Annexes

Galerie

Bibliographie

Notes et références

  1. Banque paternelle, Atelier Cézanne.
  2. Banque paternelle, Atelier Cézanne.
  3. Relevé de son mariage.
  4. Rouge, le chemin de Bibémus, Atelier Cézanne.
  5. Chemin de Bibémus, Cézanne en Provence.
  6. Pierre-Auguste Renoir, mon père, par Jean Renoir
  7. Pierre-Auguste Renoir, mon père, par Jean Renoir
  8. Correspondance de Cézanne
  9. A propos de Pétunias peint par Cézanne, article de Léon Gard paru dans le journal Apollo en 1948.
  10. Jon Kear, Frenhofer, c'est moi : Cézanne's Nudes and Balzac's Le Chef-d'œuvre inconnu, The Cambridge Quarterly, Volume 35, 2006, p.  345-360 (ISSN 0008-199X)
  11. Lettres de Cézanne à Emile Bernard du 12 et 26 mai 1904
  12. Lettre de Cézanne à Émile Bernard du 26 mai 1904
  13. Lettre de Cézanne à Émile Bernard du 24 octobre 1905
  14. À propos de Pétunias peint par Cézanne, article de Léon Gard paru dans le journal Apollo en 1948.
  15. Lettre de Cézanne à Emile Bernard du 12 mai 1904
  16. Le timbre

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