Auguste Renoir
Auguste Renoir, fait partie des plus célèbres peintres français. Difficilement classable, il a est membre du groupe impressionniste, mais s'en est assez vite écarté dès les années 1880.
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Naissance à Limoges - Peintre français du XIXe siècle - Peintre français du XXe siècle - Peintre impressionniste français - Peintre impressionniste - Impressionnisme - Peintre du nu - Personnalité de la Haute-Vienne - Naissance en 1841 - Décès en 1919
Auguste Renoir | |
Nom de naissance | Pierre Auguste Renoir |
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Naissance | 25 février 1841 Limoges, France |
Décès | 3 décembre 1919 Cagnes-sur-Mer, France |
Nationalité | Français |
Activité (s) | Artiste-peintre |
Maître | Charles Gleyre |
Mouvement artistique | Impressionnisme |
Mécènes | |
Influencé par | La peinture française de XVIIIe (Fragonard, Boucher), Ingres, Courbet, Dehodencq, Manet, Monet, les fresques de Raphaël. |
Auguste Renoir (Limoges 25 février 1841 - Cagnes-sur-Mer 3 décembre 1919), fait partie des plus célèbres peintres français. Difficilement classable, il a est membre du groupe impressionniste, mais s'en est assez vite écarté dès les années 1880.
Plus intéressé par la peinture de portraits et le nu féminin que par celle des paysages, il élabore une façon de peindre caractéristique, qui transcende ses premières influences (Fragonard, Courbet, Alfred Dehodencq, Monet, puis la fresque italienne).
Pendant à peu près soixante ans, il a peint environ six mille tableaux, ce qui est un record avant Picasso[1].
Biographie
Pierre-Auguste Renoir est né à Limoges le 25 février 1841, sixième de sept enfants. Son père, Léonard Renoir (1799-1874) est tailleur, sa mère (1807-1896) est couturière. La famille vit alors assez chichement. En 1844, la famille Renoir quitte Limoges pour Paris, où son père espère perfectionner sa situation. Pierre-Auguste y suit sa scolarité.
À l'âge de 13 ans, il entre comme apprenti à l'atelier de porcelaine Lévy Frères & Compagnie pour y faire la décoration des pièces. Dans le même temps, il fréquente les cours du soir de l'École de dessin et d'arts décoratifs jusqu'en 1862.
1858 : à l'âge de 17 ans, pour gagner sa vie, il peint des éventails et colorie des armoiries pour son frère Henri, graveur en héraldique.
En 1862, Renoir réussit le concours d'entrée à l'École des Beaux-Arts de Paris et entre dans l'atelier de Charles Gleyre, où il fait la connaissance de Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley. Une solide amitié se noue entre les quatre jeunes gens qui vont fréquemment peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau.
Ses relations avec Gleyre sont légèrement tendues et quand ce dernier prend sa retraite en 1864, Renoir quitte les Beaux-Arts. Cependant, tandis que la première œuvre qu'il expose au salon (l'Esméralda 1864) connait un véritable succès, après l'exposition, il la détruit. Les œuvres de cette période sont marquées par l'influence d'Ingres et de Dehodencq dans les portraits, de Gustave Courbet (spécifiquement dans les natures mortes), mais également d'Eugène Delacroix, à qui il emprunte certains thèmes (les femmes orientales, par exemple). En 1865, Portait de William Sisley et Soir d'été sont acceptés par le Salon, ce qui est plutôt de bon augure. Un modèle important à cette époque pour lui est sa maîtresse Lise Tréhot : c'est elle qui figure dans le tableau Lise à l'ombrelle (1867) qui figura au salon 1868, et qui suscita un commentaire particulièrement élogieux de la part d'un jeune critique appelé Émile Zola. Mais généralement, la critique fut plutôt mauvaise, et de nombreuses caricatures parurent dans la presse.
On sait désormais par Marc Le Cœur et Jean-Claude Gelineau qui ont publié une communication en 2002 dans le catalogue de l'exposition Renoir à Sao Paulo, l'existence de deux enfants qu'il avait eus au cours de sa longue liaison avec Lise Tréhot : Pierre né à Ville d'Avray, le 14 septembre 1868 et Jeanne, née à Paris Xe, le 21 juillet 1870.
Le séjour que Renoir fit avec Monet à la Grenouillère (établissement de bains sur l'île de Croissy-sur-Seine, lieu particulièrement populaire et légèrement «canaille» selon les guides de l'époque) est décisif dans sa carrière. Il peint véritablement en plein-air, ce qui change sa palette, et fragmente sa touche (Monet va bien plus loin dans ce domaine). Il apprend à rendre les effets de la lumière, ainsi qu'à ne plus nécessairement utiliser le noir pour les ombres. Par conséquent, on fait véritablement commencer la période impressionniste de Renoir.
Il expose avec le dit groupe de 1874 à 1878 (ou 1879?) et réalise son chef-d'œuvre : le Bal du moulin de la Galette, à Montmartre, en 1877 (Paris, Musée d'Orsay). Le tableau est acquis par Gustave Caillebotte, membre et mécène du groupe.
Cette toile ambitieuse (par son format en premier lieu, 1 m 30 x 1m 70) est caractéristique du style et des recherches de l'artiste durant la décennie 1870 : touche fluide et colorée, ombres colorées, non-usage du noir, effets de textures, jeu de lumière qui filtre à travers les feuillages, les nuages, goût pour les scènes de la vie populaire parisienne, pour des modèles de son entourage (des amis, des gens de la «bohème» de Montmartre).
Autour de 1880, en pleine misère (Renoir n'arrive pas à vendre ses tableaux, la critique est fréquemment mauvaise), il décide de ne plus exposer avec ses amis impressionnistes mais de revenir au Salon officiel, seule voie envisageable au succès. Grâce à des commandes de portraits prestigieux - comme celui de Madame Charpentier et ses enfants - il se fait connaître et obtient de plus en plus de commandes. Son art devient plus affirmé et il recherche davantage les effets de lignes, les contrastes marqués, les contours soulignés. Cela est visible dans le fameux Déjeuner des Canotiers (1880-81) de la Phillips Collection (Washington), même si le thème reste proche de ses œuvres de la décennie 1870. On peut apercevoir dans ce tableau un nouveau modèle, Aline Charigot, qui deviendra sa femme en 1890 et la mère de ses trois enfants, Pierre, Jean (le cinéaste) et Claude dit "coco".
Les trois danses (Danse à Bougival, Boston; Danse à la ville et Danse à la campagne, Musée d'Orsay, vers 1883) témoignent aussi de cette évolution.
Entre 1881 et 1883, Renoir effectue de nombreux voyages qui le mènent dans le sud de la France (à l'Estaque, où il rend visite à Cézanne), en Afrique du Nord, où il réalise de nombreux paysages, et en Italie. C'est là-bas que se cristallise l'évolution amorcée dès 1880. Au contact des œuvres de Raphaël en particulier (les Stanze du Vatican) Renoir sent qu'il est arrivé au bout de l'impressionnisme, qu'il est dans une impasse, désormais il veut faire un art plus intemporel, et plus sérieux (il a l'impression de ne pas savoir dessiner). Il entre alors dans la période dite ingresque ou Aigre, qui culmine en 1887 quand il présente ses fameuses Grandes Baigneuses à Paris. Les contours de ses personnages deviennent plus précis. Il dessine les formes avec d'avantage de rigueur, les couleurs se font plus froides, plus acides. Il est plus influencé aussi par l'art ancien (surtout par un bas-relief de Girardon à Versailles pour les Baigneuses). Quand il devient papa pour la première fois d'un petit Pierre (1885), Renoir abandonne ses œuvres en cours pour se consacrer à des toiles sur la maternité.
La réception des Grandes Baigneuses est particulièrement mauvaise, l'avant-garde trouve qu'il s'est égaré (Pissarro surtout), et les milieux académiques ne s'y retrouvent pas non plus. Son marchand, Paul Durand-Ruel, lui demande plusieurs fois de renoncer à cette nouvelle manière.
De 1890 à 1900, Renoir change de nouveau son style. Ce n'est plus du pur impressionnisme ni du style de la période ingresque, mais un mélange des deux. Il conserve les sujets Ingres mais reprend la fluidité des traits. La première œuvre de cette période, les Jeunes filles au piano (1892, une des cinq versions est conservé au Musée d'Orsay), est acquise par l'État français pour être exposée au musée du Luxembourg. En 1894, Renoir est de nouveau papa d'un petit Jean (qui deviendra cinéaste, auteur surtout de La Grande Illusion et La Règle du jeu) et reprend ses œuvres de maternité. La bonne de ses enfants, Gabrielle Renard, deviendra un de ses grands modèles.
Cette décennie, celle de la maturité, est aussi celle de la consécration. Ses tableaux se vendent bien, la critique commence à accepter ainsi qu'à apprécier son style, et les milieux officiels le reconnaissent aussi (achat des Jeunes filles au piano cité plus haut, proposition de la légion d'honneur, qu'il refuse). Lors d'une mauvaise chute de bicyclette près d'Essoyes, village d'origine de son épouse Aline Charigot, il se fractura le bras droit[2]. Cette chute est reconnue comme responsable, du moins partiellement, du développement ultérieur de sa santé. Des rhumatismes déformants l'obligeront progressivement à renoncer à marcher (vers 1905).
En 1903, il s'installe avec sa famille à Cagnes-sur-mer, le climat de la région étant censé être plus favorable à son état de santé que celui des contrées nordiques. Après avoir connu plusieurs résidences dans le vieux village, Renoir fait l'acquisition du domaine des Collettes, sur un coteau à l'est de Cagnes, pour sauver les vénérables oliviers dont il admirait l'ombrage et qui se trouvaient menacés de destruction par un acheteur potentiel[3]. Aline Charignot y fait bâtir la dernière demeure de son époux, où il devait passer ses vieux jours sous le soleil du midi, bien protégé cependant par son inséparable chapeau. Il y vit avec sa femme Aline et ses enfants, ainsi qu'avec tout un tas de domestiques (qui sont plus des amis que des domestiques) qui l'aident dans sa vie de tout les jours, qui lui préparent ses toiles, ses pinceaux, etc. Il revient de temps à autre à Paris aussi. Les œuvres de la période sont principalement des portraits, des nus, des natures mortes et des scènes mythologiques. Ses toiles sont de plus en plus chatoyantes, et il utilise l'huile de façon de plus en plus fluide, tout en transparence. Les corps féminins ronds et sensuels resplendissent de vie.
Renoir est désormais une personnalité majeure du monde de l'art occidental, il expose partout en Europe ainsi qu'aux États-Unis, participe aux Salons d'automne à Paris, etc. L'aisance matérielle qu'il prend ne lui fait pas perdre le sens des réalités et le goût des choses simples, il continue à peindre dans son petit univers presque rustique. Il essaie de nouvelles techniques, et surtout s'adonne à la sculpture, aiguillonné par le marchand d'art Ambroise Vollard, alors même que ses mains sont paralysées, déformées par les rhumatismes. De 1913 à 1918, il participe ainsi avec Richard Guino, un jeune sculpteur d'origine catalane que lui présentent Maillol et Vollard. Ensemble, ils créent un ensemble de pièces reconnu comme l'un des sommets de la sculpture moderne : Vénus Victrix, le Jugement de Pâris, la Grande Laveuse, le Forgeron (Musée d'Orsay). Après avoir interrompu sa collaboration avec Guino, il travaille avec le sculpteur Louis Morel (1887 - 1975), originaire d'Essoyes. Ensemble, ils réalisent les terres cuites, deux Danseuses et un Joueur de flûteau.
Sa femme meurt en 1915, ses fils Pierre et Jean sont blessés durant la Première Guerre mondiale.
Malgré tout, Renoir continue de peindre jusqu'à sa mort en 1919. Il aurait d'ailleurs, sur son lit de mort, demandé une toile et des pinceaux pour peindre la bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière il aurait déclaré «Je crois que je commence à y comprendre quelque chose»[4] (qui résume la grande humilité avec laquelle Renoir appréhendait la peinture, et la vie).
Impulsif, nerveux et bavard, Renoir eut fréquemment des opinions contradictoires, mais il fut toujours loyal envers sa famille et ses amis. De l'ensemble des impressionnistes, c'est lui qui a peint avec le plus de constance les évènements et les plaisirs des gens «ordinaires».
En 1919, il s'éteint à Cagnes-sur-Mer après avoir pu visiter une dernière fois le Musée du Louvre et revoir ses œuvres des époques complexes. Il est enfin reconnu.
Il est enterré à Essoyes, dans l'Aube.
Généralités
«Renoir peint fréquemment en utilisant les couleurs de l'arc-en-ciel et avec des touches brèves. Les ombres sont fréquemment bleu vif et non pas noires»
Les touches de lumière ne sont pas blanches mais se jouent dans les tons de bleu.
Renoir aime les femmes. Dans ses œuvres, on les retrouve fréquemment dans des formes charnelles avec des bouches petites et charnues, aux lèvres fréquemment particulièrement rouges.
Lise à l'ombrelle
Lise à l'ombrelle |
Auguste Renoir, 1867 |
huile sur toile |
184 × 115 cm |
Musée Folkwang |
Exposé au Salon en 1868, le tableau fut acquis par le critique Théodore Duret, en même temps que En été (ou La bohémienne).
La toile est peinte dans les tons de blanc, cher aux impressionnistes. On retrouve Lise sous le feuillage de la forêt de Fontainebleau. Renoir fait déjà jouer les ombres et la lumière sur la robe de Lise. Il abandonne ses couleurs sombres. Lise a déjà les traits caractéristiques des visages féminins de Renoir. Cette œuvre est beaucoup inspirée par Courbet.
Madame Charpentier et ses enfants
Madame Charpentier et ses enfants |
Auguste Renoir, 1876-1877 |
huile sur toile |
154 × 190 cm |
Metropolitan Museum of Art |
Exécuté en 1878, ce tableau remporta un vif succès au Salon de Paris de 1879.
Ce portrait de groupe de la fin de la période impressionniste représente Marguerite-Louise Lemonnier (Madame Charpentier) (1848-1904) et ses enfants, Georgette-Berthe (1872-1945) et Paul-Emile-Charles (1875-1895). Marguerite-Louise était la femme de Georges Charpentier, l'éditeur particulièrement en vue d'Émile Zola, d'Alphonse Daudet et de Guy de Maupassant et tenait, avec son mari, une place importante dans le milieu intellectuel de l'époque.
Dans ce tableau, Renoir a peint une composition inhabituelle chez lui. On y retrouve légèrement l'arrangement d'une peinture religieuse (rappelant Rubens, avec le chien remplaçant l'agneau). La scène vibre grâce au registre de tissus et de lumière circulant dans la pièce. Seul Renoir pouvait tirer la poésie de ce lieu de milieu mondain même si cela lui a été reproché par certains.
Les enfants et leur maman ont les traits que Renoir réserve aux femmes : la rondeur, les formes, les jolis visages. Ses œuvres de la période sont marquées par l'influence de Alfred Dehodencq.
Renoir, n'ayant pas souhaité participer à la quatrième «Exposition impressionniste» en 1878, proposa Madame Georges Charpentier et ses enfants au «Salon officiel». Accepté par le jury, le tableau y remporta un grand succès. Camille Pissarro écrivit à ce propos : «Renoir a un grand succès au Salon. Je crois qu'il est lancé, tant mieux, c'est si dur la misère !».
Déjeuner des canotiers
Le Déjeuner des canotiers |
Auguste Renoir, 1880-1881 |
huile sur toile |
130 × 173 cm |
(période impressionniste)
Il s'agit de la dernière grande œuvre de Renoir dans ce style. Le tableau a été peint sur la terrasse de la Maison Fournaise à Chatou.
On y retrouve les jeux d'ombres et de lumière dans les tons de bleu, les visages féminins typiques de Renoir. Cette peinture est composée avec un surprenant contraste entre le fond et les personnages dans des tons pastels mais vifs assez fondus, et les quelques objets et mets particulièrement contrastés sur la table avec des fruits aux couleurs particulièrement vives aux traits puissants et assez purs, et des gros empâtements de blanc pur pour les reflets. Les reproductions imprimées sont rarement fidèles à l'original. L'image ci-contre ne présente pas non plus tous ces contrastes.
Comme d'habitude, Renoir y fait participer la plupart de ses amis : son épouse, Gustave Caillebotte (peintre), M. Fournaise (restaurateur), Alphonsine Fournaise, le baron Raoul Barbier, Paul Lhote, Lestringuez, Ellen Andrée (actrice), Jeanne Samary (actrice), mais aussi son banquier M. Ephrussi qui fut rajouté ensuite. Les restes du repas prouvent que Renoir était un peintre talentueux en nature morte. Dans le paysage du fond, on aperçoit des canots.
Les Grandes Baigneuses
Les Grandes Baigneuses |
Auguste Renoir, 1884-1887 |
huile sur toile |
115 × 170 cm |
Philadelphia Museum of Art |
(période ingresque)
Cette peinture s'inspire d'une sculpture de François Girardon. Renoir désire que les formes féminines soient plus découpées, structurées. Les corps sont plus importants que les décors, même si ceux-ci ont un rôle à jouer. Le décor est un arrière-plan. Il s'inspire beaucoup de Cézanne.
Cette œuvre magistrale eut tellement de critiques négatives lors de sa présentation que Renoir mit fin à la période ingresque.
Jeunes filles au piano
Jeunes filles au piano |
Auguste Renoir, 1892 |
huile sur toile |
116 × 90 cm |
musée d'Orsay, Paris |
(période nacrée)
Il représente une scène familiale de deux jeunes filles jouant du piano. Les deux jeunes filles ont déjà le corps charnel des femmes que Renoir aimait peindre. Cette toile n'est plus du pur impressionnisme mais on n'y retrouve pas les traits de pinceau précis de la période ingresque. Les vêtements des enfants n'ont pas été embellis ce qui rend cette toile plus réelle. Cette œuvre a été réalisée de 5 manières différentes car Renoir savait que l'État Français souhaitait faire un achat. Grâce à cette toile, Renoir est enfin reconnu.
Claude Renoir en clown
(1909, huile sur toile (120 x 70 cm), musée de l'Orangerie, Paris)
(période cagnoise)
Il s'agit d'un portrait de Claude, habillé d'un costume bouffant rouge. Renoir souligne les formes bouffantes du costume ce qui confère une certaine présence et une certaine autorité au jeune garçon. Les colonnes sont peintes en oblique.
Le clown, symbole même du machiavélisme, était particulièrement présent dans les toiles de Renoir.
Femme nue couchée
Ce nu allongé, ayant Gabrielle pour modèle, est parmi les œuvres les plus sensuelles de Renoir. Peint au cours de la première décennie du XXe siècle, il se rattache à la période dite nacrée de l'artiste. Sur un fond neutre, qui contraste avec l'impression de mollesse qui se dégage de la forme et de la position des coussins, Renoir a positionné une jeune femme nue, allongée sur un drap blanc, le corps sur le côté gauche, la tête retenue par la main.
On connaît de nombreuses toiles de Renoir représentant des femmes nues dans la nature en harmonie avec le paysage environnant. Il est plus rare de le voir peindre le nu en intérieur à la manière de Goya ou de Manet. Ici, dans une toile tout en longueur, Renoir donne libre cours à son plaisir de peindre le corps de la femme.
Renoir conserva cette œuvre dans son atelier jusqu'à sa mort une dizaine d'années plus tard. Il est complexe de donner une date précise à cette œuvre. Trois nus ayant Gabrielle pour modèle, dans des positions un peu différentes ont été réalisés par l'artiste. Le premier en 1903, le dernier en 1907. Ce dernier pourrait se situer entre les deux.
Ce tableau a été exposé pour la première fois en 1927, à la galerie Bernheim-jeune à Paris. Acquis par l'État en 1960, il est exposé au Musée de l'Orangerie.
Bal du moulin de la Galette
Bal du moulin de la galette |
Auguste Renoir, 1876 |
huile sur toile |
131 × 175 cm |
musée d'Orsay, Paris |
Cette toile peinte en 1876 est une huile sur toile qui mesure 1, 31m de hauteur par 1, 75m de largeur et est conservée au musée d'Orsay, au niveau supérieur, salle32.
La scène a lieu en plein air (contrainte que s'imposaient les impressionnistes), un dimanche après-midi, un jour de beau temps au Moulin de la Galette à Montmartre. Les personnes présentes dans la scène sont des amis du peintre : modèles, peintres, habitués du lieu, parmi lesquels on reconnaît : l'écrivain Georges Rivière, le peintre Gœneutte, Lamy qui sont installés à la table du premier plan et une dénommée Estelle qui est assise sur le banc mais aussi Frédéric Samuel Cordey. Renoir représente ainsi sur sa toile, une foule joyeuse de personnes de l'ensemble des milieux sociaux, qui partagent du bon temps, dansent à gauche, bavardent à droite, fument et boivent. Tous ces personnages sont représentés en action ce qui suscite des questions telles que : manœuvre de séduction ou dispute?...
On peut ainsi définir trois plans, au premier plan on a la discussion des personnes assises, au second plan les danseurs et au troisième plan des bâtiments où on aperçoit l'orchestre.
Au lieu d'utiliser comme le font la majorité des peintres, la netteté au premier plan puis progressivement un flou, il met le flou partout et l'unique distinction de profondeur se fait par la taille des personnes représentées. Il décide de représenter cette scène dans une ambiance bleutée parsemée de taches de lumière réparties inégalement comme si elles traversaient le feuillage des arbres pour parvenir au près de la foule.
C'est grâce à la lumière que Renoir fait ressortir ces personnages, par exemple le couple à gauche de la scène semble être entouré de lumière au sol et la robe rose clair de la femme renforce cet effet et les met en avant.
Renoir utilise des couleurs pastel plus ou moins vives à certains lieux
Œuvres principales
Pierre-Auguste Renoir a peint pendant près de soixante ans. Peintre prolifique, il nous a laissé une œuvre énorme, obligatoirement inégale. On recense dans celle-ci plus de 4 000 peintures, soit un nombre supérieur à celui des œuvres de Manet, Cézanne et Degas réunies. Parmi celles-ci, on peut citer :
- Portrait de la mère de Renoir, (1860), Collection spécifique
- Portrait de Marie-Zélie Laporte, (1864), Musée de l'Evêché de Limoges
- Portrait de Romaine Lacaux, (1864), The Cleveland Museum of Art
- Portrait de William Sisley, père d'Alfred Sisley, (1864), 81x65cm, Musée d'Orsay, Paris
- La serre (1864), 130x98cm, Hambourg, Kunsthalle.
- Clairière dans les bois, (1865, Institut of Arts, Detroit), annonce les coquelicots de La Partie champêtre.
- Cabaret de la mère Anthony, (1866), National Museum, Stockholm
- Jules le Cœur et ses chiens, (1866), Musée d'Art de São Paulo, São Paulo
- Portrait de Frédéric Bazille, (1867)
- Lise à l'ombrelle (1867), Musée Folkwang, Essen
- Clown au cirque, (1868), Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo
- Les Fiancés (dit Le Ménage Sisley) (1868), Wallraf-Richartz Museum, Cologne
- La Grenouillère (1869, Stockholm).
- Patineurs au bois de Boulogne, (1868), Coll. Part. USA.
- En été (dit Lise ou La bohémienne), (1868), 85x59cm, Berlin, Nationalgalerie.
- Femme dans un jardin, (1868), 106x73cm, Coll. Part. (en dépôt à Bâle, Kunstmuseum).
- Léonard Renoir, père de l'artiste, (1869), 61x46cm, The Saint-Louis Art Museum, Missouri.
- Fleurs dans un vase, (1869), 65x54cm, Boston, Museum of Fine Arts.
- La promenade, (1870), 80x64cm, Londres, British Hall Pension Fund.
- Mme Clémentine Stora, (1870), 84x60cm, San Francisco, The Fine Arts Museum.
- La Baigneuse au griffon, (1870), 184x115cm, Museu de Arte de São Paulo, São Paulo.
- Nature morte au bouquet, (1871), 74x59cm, Houston, Museum of Fine Arts.
- Portrait de femme, Rapha (1871), 130x83cm, Coll. Part.
- Le Pont-Neuf, (1872), 74x93cm, National Gallery of Art.
- Claude Monet lisant, (1872), Musée Marmottan, Paris
- Buste de femme, (1872-1875), The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie
- Monet peignant son jardin à Argenteuil, (1873), Wadsworth Atheneum, Hartford
- Allée cavalière au bois de Boulogne, (1873), Fondation Barnes Kunstalle, Hambourg
- Mare aux canards (1873, Dallas) en deux exemplaires
- Les Moissonneurs, (1873, collection privée, Suisse).
- La Loge, (1874), Courtauld Institute Galleries, Londres
- La Femme en bleu (1874), Collection spécifique
- Mère et filles (1874-1876), The Frick Collection, New York
- Jeune fille lisant, (1874-1876), Musée d'Orsay, Paris
- Femme vue de dos, (v. 1875-1879), Musée Malraux, Le Havre
- Chemin montant dans les hautes herbes (v. 1875), Musée d'Orsay, Paris
- La Cueillette des fleurs, (1875), National Gallery of Art, Washington D. C.
- Les Amoureux, (1875), Narodni Galerie, Prague
- Autoportrait, (1875),
- Portrait de Claude Monet, (1875),
- Le Moulin de la Galette, (1876), Musée d'Orsay, Paris
- Premiers pas, (1876), Collection spécifique
- La Sortie du conservatoire, (1876, The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie)
- Femme au piano, (1876), Art Institute, Chicago
- Portrait de Monsieur Chocquet, (1876), Collection Oskar Reinhart, Winterthur
- Sur la balançoire, (1876), Musée d'Orsay, Paris
- Au jardin, (1876), Musée Pouchkine, Moscou
- Portrait de Nini Lopez, (1876), Musée Malraux, Le Havre
- Madame Alphonse Daudet, 1876 Musée d'Orsay, Paris
- Portrait de Jeanne Samary, (1877), Musée Pouchkine, Moscou
- Hommage à Léon Riesener, 1878,
- La Couseuse, (1879),
- La Fille du déjeuner, (1879),
- Les Canotiers à Chatou, (1879), National Gallery of Art, Washington D. C.
- Le Déjeuner, (1879),
- La Jeune fille au chat, (1879)
- Paysage à Wargemont, (1879, Toledo, Ohio)
- Au concert dans une loge à l'Opéra, (1880), Clark Art Institute, Williamstown
- Près du lac, (1880)
- Place Clichy, (1880)
- Mademoiselle Irène Cahen, d'Anvers, (1880), Fondation et Collection Emil G. Bührle
- Le Déjeuner des canotiers, (1880-1881), Phillips Collection
- Mère et enfant (1881), The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie
- Baie de Salernes ou Paysage du Midi, (1881), Musée Malraux, Le Havre
- Baie de Naples au matin, (1881, Metropolitan Museum of Art, New York), amorce l'éloignement de l'impressionisme.
- Le Jardin d'essai (1881, MGM Mirage, Las Vegas), une constellation de touches colorées.
- Vague, (1882, Dixon Gallery and Gardens, Memphis, Tennessee), une déferlante de gouache fouettée, particulièrement proche de l'abstraction.
- Danse à la ville, (1883), Musée d'Orsay, Paris
- Femme nue dans un paysage, (1883), Musée de l'Orangerie, Paris
- Jeune fille au chapeau de paille, (v. 1884)
- Les Grandes Baigneuses, (1884-1887), Musée d'art de Philadelphie, Pennsylvanie
- Jeune baigneuse, (1892), Metropolitan Museum of Art, New York
- Jean jouant avec Gabrielle, (1894),
- Gabrielle et Jean, (1895), Musée de l'Orangerie, Paris
- La Famille de l'artiste (ou Les enfants de Monsieur Caillebotte) (1896) The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie
- La Baigneuse endormie, (1897),
- Portrait de Jean Renoir enfant, (1900), musée de l'Évêché Limoges
- Femme nue en plein air, (1900),
- Femme nue couchée, (1906), Musée de l'Orangerie, Paris
- La Dame à l'éventail, (1908), Collection Durand-Ruel, New York
- Coco, (1910), Museum of Fine Arts, Boston
- Jeune fille à la mandoline, (1918), Collection Durand-Ruel, New York
- Pins à Cagnes, (v. 1919), Musée Malraux, Le Havre
Galerie : Quelques autres œuvres de Renoir
Petite fille avec un cerceau, (1885) |
Sur la balançoire, (1876), Musée d'Orsay, Paris |
Les pêcheuses de moules à Berneval, (1879) |
Monsieur Fournaise, (1875), Clark Art Institute, Williamstown |
La femme à l'éventail, (1880), |
Mère et enfant (1881), |
La Loge, (1874), Courtauld Institute Galleries, Londres |
La Dame à l'éventail, (1908), Ex Collection Durand-Ruel, New York |
Jeune fille à la mandoline (1918), Ex Collection Durand-Ruel, New York |
Jeune fille lisant, (1874-1876), Musée d'Orsay, Paris |
Mademoiselle Irène Cahen, d'Anvers, (1880), Fondation et Collection Emil G. Bührle |
Jeune fille assise (1883), Collection privée, Paris |
Gabrielle à la chemise ouverte (1907) Ex Collection Durand-Ruel, Teheran |
Buste de femme, (1872-1875), The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie |
Jeune baigneuse, (1892), Metropolitan Museum of Art, New York |
Chemin montant dans les hautes herbes (v. 1875), Musée d'Orsay, Paris |
Citations
- «Mettez vous cela en tête : il n'existe qu'un seul indicateur de la valeur d'un tableau : c'est la salle des ventes.» [5]
- «Aujourd'hui, nous avons tous du génie, c'est entendu : mais ce qui est sûr, c'est que nous ne savons plus dessiner une main.»
- Stéphane Mallarmé, Les Loisirs de la poste, 1894 :
«Villa des Arts, près l'avenue |
Référence
- ↑ Auguste Renoir sur www. hommedaujourdhui. ca
- ↑ Jean Renoir : Pierre-Auguste Renoir, mon père, p. 384 folio-Gallimard N° 1292, (ISBN 978-2-07-03792-8)
- ↑ Jean Renoir : Pierre-Auguste Renoir, mon père, p. 481 ff, folio-Gallimard N° 1292, isbn 978-2-07-03792-8,
- ↑ Jean Renoir, Pierre-Auguste Renoir, mon père, p. 507, folio-Gallimard N° 1292, isbn 978-2-07-03792-8,
- ↑ annales 2006 de sciences po : [1], [2]
Divers
Il existe un Collège-Lycée à son nom dans sa ville natale, Limoges, et un autre à Cagnes-sur-mer, la ville où il est mort.
Bibliographie
- Pierre-Auguste Renoir, Écrits et propos sur l'art, textes réunis, annotés et présentés par Augustin de Butler, Éditions Hermann, septembre 2009, [3]
- Anne Distel, Renoir «Il faut embellir», Gallimard, Coll. Découvertes, 1993, réédition 2005
- Renoir, catalogue de l'exposition du Grand Palais, 1985, Editions de la Réunion des musées nationaux, Paris 1985, ISBN 2-7118-2000-9
- Paul Joannides, Renoir sa vie, son œuvre, Editions Soline, Italie, 2000.
- Robert Cumming, La peinture expliquée, Le Soir et Bordas, Paris, 1995
- Jean-Louis Vaudoyer, Les impressionnistes, Flammarion, Hollande, 1953
- François Fosca, Renoir, l'homme et son œuvre, Editions Aimery Somogy, Paris 1961
- Laurence Madeline, Dominique Lobstein, l'ABCdaire de l'impressionnisme, Flammarion, France, 1995 — (ISBN 2080117734)
- Michel Ferloni, Encyclopédie des Impressionnistes, Edita S. A., Lausanne, 1992
- Corinne Graber, Jean-François Guillou, Les Impressionnistes, France Loisir, Italie, 1990
- Raffæle de Grada, Renoir, Librairie Larousse 1989, ISBN 2-03-511321-0
- Franco Maria Richi, Renoir, 'in Art FMR XIXe siècle, t. 2, Franco Maria Richi Editor s. P. a, Italie, 1990
- Peter H. Feist, Renoir, 1re édition, Taschen, Allemagne, 1993
- A. Martini, Chefs-d'œuvres de l'art Grands Peintres : la diffusion de l'impressionnisme, Céliv, Paris, 1980
- Renoir, Les Classiques de l'Art, Flammarion, France, 2005
- Thomas Blisniewski Und gab ihr den Apfel und pries sie vor allen die Schönste, Pierre Auguste Renoirs und Richard Guinos „Venus Victrix“ im Wallraf-Richartz-Museum – Fondation Corboud. In : Kölner Museums-Bulletin. Berichte und Forschungen aus den Museen der Stadt Köln (4), 2002, S. 34-44
- Paul Hæsærts, Renoir sculpteur, éd. Hermès, Bruxelles, 1947
Liens externes
- Renoir sur Artcylopedia
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