Vincent Van Gogh

Vincent Van Gogh, en néerlandais, est un peintre et dessinateur néerlandais.



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Peintre néerlandais - Arles - Suicide par balle - Naissance en 1853 - Naissance aux Pays-Bas - Décès en 1890

Vincent Van Gogh
Autoportrait au chapeau de feutre, 1887
Autoportrait au chapeau de feutre, 1887
Nom de naissance Vincent Willem van Gogh
Naissance 30 mars 1853
Groot Zundert, Pays-Bas Pays-Bas
Décès 29 juillet 1890
Auvers-sur-Oise, France France
Nationalité Néerlandais
Activité (s) Peintre
Maître Anton Mauve
Mouvement artistique Post-impressionnisme
Œuvres connues Les Mangeurs de pommes de terre, La chambre de Van Gogh à Arles, Les Iris, Autoportraits
Influencé par Jean-François Millet

Vincent Van Gogh (* 30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas - † 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise), en néerlandais [vɪnˈsɛnt vɑn'xɔx] (la prononciation d'usage en France étant [vɛ̃sɑ̃ vɑ̃ gɔg]), est un peintre et dessinateur néerlandais.

Il resta jusqu'à la mort un tourmenté, un isolé, un incompris et sa vie fut un échec total en amour, dans les liens familiaux et les contacts humains. Seul son frère cadet Théo l'aida moralement et financièrement sans jamais se lasser et lui permit ainsi d'accomplir son œuvre. Les 652 lettres que Vincent lui écrivit en font foi[1].

Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme, le divisionnisme et le pointillisme, presque inconnue à sa mort, annonce le fauvisme et l'expressionnisme et même le cubisme.

Biographie

Sa jeunesse (1853–1869)

Maison natale de Vincent Van Gogh, dans le presbytère de Groot-Zundert, aux Pays-Bas
La famille de Vincent Van Gogh :
En haut : son père, Theodorus Van Gogh et sa mère, Anna Cornelia Van Gogh (née Carbentus)
En dessous, de gauche à droite : Vincent Willem, Anna Cornelia, Théo, Elisabetha Huberta, Willemina Jacoba et Cornelius Vincent

Vincent Willem Van Gogh naît le 30 mars 1853[2] à Groot-Zundert, un petit village (relais de diligence sur la route Paris-Amsterdam) près de Bréda dans l'ouest du Brabant-Septentrional, au sud des Pays-Bas[3].

Il est le fils de Theodorus Van Gogh, pasteur de l'Église réformée à Groot-Zundert depuis 1849 et d'Anna Cornelia, née Carbentus, fille d'un relieur de la cour[4]. Le couple s'est marié le 21 mai 1851 à La Haye. Les mariés sont déjà beau-frère et belle sœur, puisque Cornelia, la sœur de la mariée avait épousé Vincent (Cent), le frère de Theodorus le 6 novembre 1850.

La famille Van Gogh est d'ancienne bourgeoisie, déjà notable au XVIe siècle et XVIIe siècle. L'état de pasteur est une tradition familiale[5], de même que le commerce de l'art. Theodorus compte dix frères et sœurs ; plusieurs de ses oncles ont joué un rôle déterminant dans la vie de Vincent.

En 1855 naît Anna Cornelia, suivie deux ans plus tard Théodore (Théo), qui voit le jour le 1er mai 1857. Suivent deux sœurs, Elisabeth (Liss, 16 mars 1859-29 novembre 1936), Willemina (Wil ou Wilkie, 16 mars 1862-1941), puis un autre frère, Cornélius (Cor, 17 mai 1867-1900). Aîné de six enfants, Vincent est un enfant sérieux, silencieux et pensif[6] : «Ma jeunesse était sombre, froide et stérile.»[7], écrira-t-il plus tard.

En 1860, il entre à l'école de 200 élèves de Zundert, où l'unique professeur était catholique. À partir de 1861, Van Gogh et sa sœur Anna suivent leur scolarité auprès d'une institutrice qui leur donne des cours à la maison jusqu'au 1er octobre 1864, date à laquelle il part pour l'internat de Jan Provily à Zevenbergen, une ville rattachée à la commune de Mœrdijk à 30 km. Il y apprend le français, l'anglais et l'allemand. Premiers essais de dessin[8]. Van Gogh vit assez mal cette séparation avec sa famille. Le 15 septembre 1866, il entre au collège Willem II à Tilburg mais en mars 1868, il quitte précipitamment l'école et retourne à la maison.

Marchand d'art et prédicateur (1869-1878)

Le 30 juillet 1869, à l'âge de seize ans, il devient apprenti auprès du marchand d'art Goupil et Cie à La Haye, filiale fondée par son oncle Hendrik Vincent[9].

En 1871, le père est muté à Helvoirt ; Vincent y passe ses vacances en 1872, avant de visiter Théo à La Haye. En août 1872, début de la correspondance avec Théo : «Nous devons correspondre assidûment»[10].

«Ma nouvelle année a bien commencé, on m'a accordé une augmentation de dix florins (je gagne par conséquent cinquante florins par mois), et on m'a alloué une prime de cinquante florins par-dessus le marché. N'est-ce pas magnifique ? J'espère être ainsi en mesure de subvenir moi-même à mes besoins. Je suis particulièrement content que tu travailles dans la même firme. C'est une belle firme, plus on y travaille, plus on s'y sent de l'ambition. Les débuts sont peut-être plus complexes qu'ailleurs, mais il faut persévérer.»

— Vincent Van Gogh, Lettre 3N à son frère Théo, janvier 1873[11], [12]

Après sa formation, qu'il termine brillamment, il est engagé chez Goupil & Cie et effectue un bref stage à Bruxelles. En juin 1873, Adolphe Goupil l'envoie dans la succursale de Londres. Premier séjour à Paris, où il visite le musée du Louvre. À Londres, il habite au 87 Hackford Road, dans le quartier de Brixton. «Je loge chez des gens charmants»[13]. C'est une période heureuse pour Van Gogh : il réussit dans son travail ainsi qu'à 20 ans il gagne déjà plus que son père[14].

Il tombe amoureux d'Eugénie[15] Loyer, la fille de sa logeuse ; mais quand il lui révèle ses sentiments, elle lui avoue qu'elle s'est déjà secrètement engagée avec le locataire précédent[16]. Van Gogh s'isole de plus en plus ; dans le même temps, il développe un fervent intérêt pour la religion.

Son père et son oncle l'envoient à Paris, où il est choqué de voir l'art traité comme un produit et une marchandise, ce qu'il dénonce à certains clients et qui provoque son licenciement le 1er avril 1876[17], [18].

Il se sent alors une vocation spirituelle et religieuse. Il retourne en Angleterre où, pendant quelque temps, il travaille bénévolement, en premier lieu comme professeur suppléant dans un petit internat donnant sur le port de Ramsgate. Il a d'ailleurs fait quelques croquis de la ville. À son frère Théo, il rédigé

«À Londres, je me suis fréquemment arrêté pour dessiner sur les rives de la Tamise en revenant de Southampton Street[19] le soir, et cela n'aboutissait à rien; il aurait fallu que quelqu'un m'explique la perspective[20]

Comme l'école doit ensuite déménager à Isleworth dans le Middlesex[21], Van Gogh décide de s'y rendre. Mais le déménagement n'a finalement pas lieu, et Van Gogh reste sur place, devient un fervent animateur du mouvement méthodiste et veut «prêcher l'Évangile partout».

À Noël 1876, il retourne chez ses parents et travaille alors dans une librairie de Dordrecht pendant six mois. Cependant, il n'y est pas heureux. Il passe l'essentiel de son temps dans l'arrière boutique du magasin à dessiner ou à traduire des passages de la Bible en anglais, en français et en allemand. Son compagnon de chambre de l'époque, un jeune professeur nommé Görlitz, expliqua plus tard que Van Gogh se nourrissait avec parcimonie. «Il ne mangeait pas de viande, juste un petit morceau le dimanche, et uniquement après que notre propriétaire eut longuement insisté. Quatre pommes de terre avec un soupçon de sauce et une bouchée de légumes formaient son dîner.»[22].

Le soutenant dans son désir de devenir pasteur, sa famille l'envoie en mai 1877 à Amsterdam, où il séjourne chez son oncle Jan Van Gogh, amiral de la marine. Vincent se prépare pour l'université et étudie la théologie avec son oncle Johannes Stricker, un théologien respecté[23]. Malheureusement, Van Gogh échoue à ses examens. Il quitte alors le domicile de son oncle Jan, en juillet 1878, et suit des cours pendant trois mois à l'école protestante de Læken, près de Bruxelles, mais il échoue à nouveau et abandonne ses études pour devenir prédicateur laïc.

Borinage et Bruxelles (1879-1880)

Maison dans laquelle séjourna Vincent Van Gogh à Cuesmes, Belgique

Fin 1878, Van Gogh obtient une mission d'évangéliste en Belgique, auprès des mineurs de charbon du Borinage, dans la région de Mons. Il y devient un prédicateur solidaire des luttes contre le patronat.

Sa traversée du Borinage débute dans la commune de Pâturages en 1878. Il y est accueilli par un pasteur qui l'installe chez un colporteur au no 39 de la rue de l'Église. Il part ensuite pour Wasmes, dans une maison que particulièrement vite, il juge trop luxueuse et qu'il ne tarde pas à quitter pour s'installer dans une simple cabane. Poussant ses convictions à leur conclusion logique, Van Gogh choisit de vivre comme ceux auprès desquels il prêche, partageant leurs difficultés jusqu'à dormir sur la paille dans sa petite hutte au fond de la maison du boulanger chez lequel il réside. Il consacre tout aux mineurs ainsi qu'à leur famille. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres au fond de la mine. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais ses activités de prêtre ouvrier ne tardent pas à être désapprouvées[24] et cela le choque. Accusé d'être un meneur, Vincent Van Gogh est contraint d'abandonner la mission qu'il s'était donnée, sa mission étant suspendue par le Comité d'évangélisation[25]. Il en garde l'image de la misère humaine qui apparaîtra dans une partie de son œuvre. Il se rend alors à Bruxelles puis revient brièvement au Borinage à Cuesmes, où il s'installe dans la maison localisée au no 3 de la rue du Pavillon. Cependant, sous la pression de ses parents, il revient chez eux à Etten, y reste jusqu'en mars 1880 au grand dam de ses parents qui sont de plus en plus préoccupés à son égard. Un conflit énorme éclate entre Vincent et son père, ce dernier allant jusqu'à se renseigner pour faire admettre son fils à l'asile de Geel. Van Gogh s'enfuit de nouveau et se réfugie à Cuesmes, où il loge jusqu'en octobre 1880 chez le mineur Charles Decrucq.

Il s'intéresse de plus en plus aux personnes l'entourant ainsi qu'aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans certains croquis à la mine de plomb, au fusain ou au crayon[26]. En novembre 1880, Van Gogh écoute les conseils avisés de son frère Théo à prendre l'art au sérieux. Sur les recommandations de Théo, il se rend à Bruxelles, afin d'étudier la peinture avec l'artiste hollandais Willem Rœlofs. Ce dernier réussit à le persuader (en dépit de l'aversion de Van Gogh d'apprendre l'art dans une école) de s'inscrire à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il s'y inscrit le 15 novembre 1880 pour les cours du soir et étudie non seulement l'anatomie, mais également les règles de la composition et de la perspective.

Le peintre

1880-1885 : aux Pays-Bas

Vue de l'atelier à La Haye, aquarelle
1880-1882 : les années de formation

Van Gogh a dessiné et a peint des aquarelles tandis qu'il allait à l'école, mais particulièrement peu de ces travaux ont survécu. En 1880, il et a commencé à se consacrer à l'art en copiant le Cours de dessin de Charles Bargue, puis des lithographies et des gravures sur bois en s'inspirant des œuvres de Jean-François Millet, artiste pour lequel il conserva jusqu'à la fin de sa vie une véritable vénération. Pendant cette période, il est soutenu matériellement par Théo, employé de Goupil et Cie à Bruxelles.

Van Gogh s'intéresse aux artistes renommés de l'école de La Haye (un groupe d'artistes comme Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers qui lui apportent un soutien technique, ainsi qu'à des peintres comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele qui, entre 1860 et 1890, sont fortement influencés par la peinture réaliste de l'école de Barbizon). Quand il se rend à Nuenen, après un intermède à Drenthe, il commence à réaliser diverses peintures de grande taille qu'il a pour la majorité détruites. Les Mangeurs de pommes de terre, la Vieille Tour du cimetière de Nuenen et le Cottage, sont les seules qui aient survécu. Après une visite au Rijksmuseum d'Amsterdam, Van Gogh se rend compte que ses peintures présentent énormément de défauts à cause de son manque d'expérience et de technique. Il part alors à Anvers, et plus tard à Paris pour peaufiner ses connaissances.

Le 24 septembre 1880, à Cuesmes, au souvenir de son pèlerinage à pied vers Courrières, où il s'était arrêté sans avoir eu le courage d'entrer dans l'atelier de Jules Breton, l'estimable peintre de paysans français, Vincent écrivait à son frère Théo à propos de ce voyage éreintant et de l'état de prostration physique et morale dans lequel il s'était retrouvé :

«Je ne le regrette pas car j'ai vu des choses intéressantes, et on apprend à voir d'un autre œil toujours tout juste dans les rudes épreuves de la misère même... Eh bien ! néenmoins ça a été dans cette forte misère que j'ai senti mon énergie revenir, et que je me suis dit : "Quoi qu'il en soit j'en remonterai toujours, je reprendrai mon crayon que j'ai délaissé dans mon grand découragement, et je me remettrai au dessin"... C'était la trop longue et trop grande misère qui m'avait à ce point découragé que je ne pouvais plus rien faire. Une autre chose que j'ai vue lors de cette excursion, c'est les villages de tisserands. Les charbonniers (mineurs) et les tisserands sont toujours une race à part quelque peu des autres travailleurs et artisans, et je sens pour eux une grande sympathie, et me compterais heureux si un jour je pourrais les dessiner en sorte que ces types toujours inédits ou presque inédits, fussent mis au jour.»

— Lettre à Théo du 24 septembre 1880

En 1881, à Etten, où résident ses parents, il dessine des portraits, des sujets paysans selon nature mais en particulier des paysages d'une grande richesse calligraphique et dignes de la tradition extrême-orientale.

1882-1883 : La Haye

En conflit avec son père, et essuyant un second échec sentimental avec Kee Vostricker, une proche cousine, qui vient de perdre son mari, il finit par quitter le domicile familial après une violente dispute et s'installe pour un temps à La Haye au cours de Noël 1881.

«Je sens que père et mère réagissent instinctivement à mon sujet (je ne dis pas intelligemment).
On hésite à m'accueillir à la maison, comme on hésiterait à recueillir un grand chien hirsute. Il entrera avec ses pattes mouillées — et puis il est particulièrement hirsute. Il gênera n'importe qui. Et il aboie bruyamment.
Bref — c'est une sale bête.
Bien — mais l'animal a une histoire humaine et , quoique ce ne soit qu'un chien, une âme humaine. Qui plus est , une âme humaine assez sensible pour sentir ce qu'on pense de lui, tandis qu'un chien ordinaire en est incapable.
Quant à moi, je veux bien admettre d'être un chien, et cela ne change rien à leur valeur.
Le chien comprend que, si on le gardait, cela serait pour le supporter, le tolérer dans cette maison ; donc il va essayer de trouver une niche ailleurs. Oh ! ce chien est le fils de notre père, mais on l'a laissé courir si fréquemment dans la rue qu'il a dû obligatoirement devenir plus hargneux. Bah ! père a oublié ce détail pendant des années, il n'y a par conséquent plus lieu d'en parler.
Tout cela est exact incontestablement.
Mais n'oublions pas que les chiens sont d'excellents gardiens.
Cela n'entre pas en ligne de compte, aucun danger ne menace notre paix rien ne vient troubler l'ambiance, dit-on. Moi aussi, je vais par conséquent me taire.
Bien entendu, le chien regrette à part lui d'être venu jusqu'ici ; la solitude était moins grande dans la bruyère que dans cette maison, en dépit de toutes leurs gentillesses. L'animal est venu en visite dans un accès de faiblesse. J'espère qu'on me pardonnera cette défaillance ; quant à moi, j'éviterai d'y verser toujours à l'avenir ? [... ]»

— Vincent Van Gogh, Extrait de la lettre 346N à Théo)

«Je crois qu'une parole énergique de toi pourrait arranger bien des choses. Toi, tu es capable de me comprendre lorsque j'affirme qu'on a besoin d'amour pour travailler et pour devenir un artiste, un artiste qui cherche à mettre du sentiment dans son œuvre : il lui faut en premier lieu sentir lui-même et vivre avec son cœur. Père et mère sont plus durs que pierre en ce qui concerne «mes moyens d'existence» comme ils disent. Ils auraient raison s'il était question de nous marier tout de suite. Sur ce point, je suis idéalement d'accord avec eux. Mais en l'occurrence il s'agit en premier lieu de dégeler ce jamais, non, jamais de la vie ! et «des moyens d'existence» n'y réussirait guère. Là n'est pas la question, c'est une affaire de cœur ; voilà pourquoi nous devons nous voir, nous écrire, nous parler. C'est clair comme le jour, c'est simple et c'est sensé. Je t'assure que je ne me laisserai détourner de cet amour pour rien au monde (quoiqu'on me considère comme un faible, comme un homme en pain d'épice). Il n'est pas question pour moi de remettre d'aujourd'hui au lendemain, du lendemain au surlendemain, et d'attendre en silence. Est-ce qu'on peut demander à l'alouette de se taire aussi longtemps qu'elle a de la voix ?»

— Extraits de ses lettres à son frère Théo, novembre 1881 (Lettres de Vincent à Théo)

Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin Anton Mauve et pratique alors principalement l'aquarelle et étudie la perspective.

Durant ses deux premières années, il cherche des commandes et au printemps 1882, son oncle, Cornelis Marinus (propriétaire d'une galerie d'art renommée à Amsterdam) lui demande d'apporter des dessins de La Haye. Le travail de Van Gogh ne s'avère pas à la hauteur des espérances de son oncle, qui lui passe tout de même une deuxième commande. Quoiqu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attendait de lui, il est de nouveau déçu par le résultat.

C'est au cours de l'été 1882 qu'il débute la peinture à l'huile.

«Ne va pas te figurer que je me considère comme parfait, ni que je m'imagine sans reproche lorsque tant de personnes parlent de mon caractère impossible. Il m'arrive fréquemment d'être mélancolique, susceptible et intraitable ; de soupirer après de la sympathie comme si j'avais faim et soif ; de me montrer indifférent et méchant quand on me refuse cette sympathie, et même de verser quelquefois de l'huile sur le feu. Je n'aime pas énormément la compagnie des autres, il m'est fréquemment pénible ou insupportable de les fréquenter ou de bavarder avec des gens. Mais connais-tu l'origine de tout cela, du moins en grande partie ? Tout simplement ma nervosité ; je suis extrêmement sensible, tout autant au physique qu'au moral, et cela date de mes années noires. Demande par conséquent au médecin – il comprendra tout de suite de quoi il s'agit – s'il pourrait en être autrement, si les nuits passées dans les rues froides, à la belle étoile, si la peur de ne pas avoir à manger un morceau de pain, si la tension incessante résultant du fait que je n'avais pas de situation, si tous mes ennuis avec les amis et la famille ne sont pas pour trois quarts à l'origine de certains traits de mon caractère, de mes sautes d'humeur et de mes périodes de dépression...»

— Extrait d'une de ses lettres à son frère Théo, juillet 1882 (Lettres de Vincent à Théo)

La douleur, un dessin réalisé par Van Gogh en 1882

Néanmoins, Van Gogh persévère dans son travail. Il perfectionne l'éclairage de son atelier en y installant des obturateurs variables et il fait de nombreuses expériences de dessin avec une grande variété de matériaux. Pendant plus d'une année il a travaillé sur des figures simples, en réalisant surtout des études en «noir et blanc», travail qui ne lui a alors apporté que des critiques. Actuellement, ces études sont néenmoins reconnues comme ses premiers chefs-d'œuvre.

À partir du printemps 1883, il s'intéresse à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin. Particulièrement peu de ces dessins ont survécu car, quand son frère lui confie qu'ils manquent de nervosité et de fraîcheur, Van Gogh les détruit et se tourne vers la peinture à l'huile.

Les vingt mois qu'il passe à La Haye (entre 1882 et 1883) semblent décisifs pour l'artiste, qui exécute sa volonté de rompre avec les conventions morales de son milieu social, et son impossibilité de mener une existence normale. De nombreuses lectures, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Émile Zola ou encore Charles Dickens, viennent enrichir sa vision du monde, et renforcent ses convictions sociales.

1883-1883 : Province de Drenthe

De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, au nord des Pays-Bas, où il s'acharne à travailler pour accomplir sa destinée de peintre. C'est l'unique remède qu'il trouve à un profond sentiment de détresse. Au terme de cette nouvelle expérience, il décide de rejoindre sa famille installée depuis peu à Nuenen, dans le Brabant-Septentrional, dans le presbytère paternel.

1884-1885 : Nuenen

Il débute alors diverses peintures de grande taille qu'il a pour la majorité détruites. Les Mangeurs de pommes de terre, la Vieille Tour du cimetière de Nuenen et le cottage, sont les seuls qui ont survécu. Après une visite au Rijksmuseum d'Amsterdam, Van Gogh se rend compte que ses peintures présentent énormément de défauts en raison son manque d'expérience.

La Vieille Tour du cimetière de Nuenen (fin mai-début juin 1885)

En 1884, il en profite pour faire des séries de tableaux sur des thèmes identiques, surtout sur les tisserands. De retour dans sa famille à Nuenen, moins de quatre ans plus tard, Van Gogh réalisera la célèbre série de toiles représentant des tisserands. dont l'exemple munichois Tisserand devant une fenêtre ouverte avec vue sur la tour de Nuenen explique clairement le sentiment moralisateur autorise l'artiste en premier lieuer le sujet, sentiment exprimé par la fenêtre ouverte sur la tour du cimetière de Nuenen (dont la démolition pendant l'été 1885 est attestée par une série de vues) et par la paysanne penchée dans les champs. Dans cette œuvre, son amour pour les humbles, sa religiosité profonde, un vague espoir de rédemption grâce au travail pour soulager les consciences du mystère de la tombe, expriment le malaise d'un jeune contestataire, envisageant son propre destin de façon courageuse et lucide :

«L'isolement est une situation fâcheuse, une sorte de geôle. Je ne puis toujours prédire si ce sera mon sort ni à quel point. Toi non plus, d'ailleurs, tu ne le sais pas. Je me plais fréquemment mieux en compagnie de gens (par exemple des paysans, des tisserands, etc... ) qui ignorent même le mot en question, que dans un milieu plus cultivé. Et je m'en félicite. A titre d'exemple, depuis que je suis ici, j'ai consacré toute mon attention aux tisserands... Il est malaisé de dessiner ces gens, car on ne peut se placer à une distance convenable dans ces pièces exiguës... Elle est particulièrement sombre - car les tisserands sont des gens particulièrement miséreux.»

— Vincent Van Gogh, Lettre 351 à Théo, janvier 1884

Tandis qu'il était toujours à Nuenen, il avait travaillé sur une série de peintures qui devaient décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven. Van Gogh s'est alors intéressé aux artistes renommés de l'école de La Haye (un groupe d'artiste qui, entre 1860 et 1890, était fortement influencé par la peinture réaliste de l'école de Barbizon) comme Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers qui lui ont apporté un soutien technique, ainsi qu'à des peintres comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele.

À la même époque, Zola était critique d'art et Joris-Karl Huysmans se rêvait peintre. En 1885, au moment où paraît Germinal, Van Gogh peint Les Mangeurs de pommes de terre.

Étude pour Les Mangeurs de pommes de terre
"Les planteurs de pommes de terre" août - septembre 1884 Otterlo, Rijksmuseum Kröller-Müller

C'est à Nuenen que le talent de Van Gogh se révèle définitivement ; il y réalise de puissantes études à la pierre noire de paysans au travail, mais également quelque deux cents tableaux à la palette sombre ainsi qu'aux coups de brosse expressifs, qui viennent alors confirmer son talent de dessinateur et de peintre[27].

Article détaillé : Les Mangeurs de pommes de terre.

Passant de ce réalisme sombre au colorisme éclatant des paysages d'Arles, il modèle alors les formes d'une touche fragmentée jusqu'aux volutes intenses. Vincent Van Gogh emprunte et prépare ainsi l'ensemble des sentiers de l'art moderne, de l'impressionnisme à l'expressionnisme.

1885-1886 : à Anvers

À Anvers de nouveau (de novembre 1885 à février 1886), il est impressionné par les Rubens ainsi qu'à la révélation des estampes japonaises, qu'il commence à collectionner dans cette ville. C'est aussi dans la capitale flamande que l'artiste inaugure sa fameuse série d'autoportraits, sur le registre de l'humour macabre.

1886-1888 : à Paris

Restaurant de la Sirène à Asnières (1887)

Seule la connaissance du milieu artistique parisien pouvait véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision, ce qui motive son installation à Paris en 1886. Cette année là est celle de la dernière exposition impressionniste, et en 1887 devait avoir lieu la première rétrospective de l'œuvre de Millet. Il s'installe à proximité de son frère Théo qui dirige la succursale parisienne de Goupil depuis 1880[28].

Au début du mois de mars 1886, Vincent rejoignit son frère à Paris avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. Il y devient aussi l'amant d'Agostina Segatori, tenancière du cabaret Le Tambourin, boulevard de Clichy.

Paris se préparait alors à accueillir de passionnantes expositions : en plus du Salon, où étaient exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, l'artiste hollandais put visiter les salles de la cinquième Exposition mondiale à la galerie Georges Petit, qui présentait des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière Exposition des impressionnistes qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré entre les défections et les nouvelles arrivées et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile monumentale de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte.

À Paris dans les années 1886 - 1887, il fréquente un moment l'académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d'Émile Bernard mais aussi de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait, désormais exposé au Van Gogh Museum d'Amsterdam. Il fait la connaissance de aussi, par l'intermédiaire de son frère, presque l'ensemble des impressionnistes, surtout Georges Seurat et Camille Pissarro, mais aussi Paul Gauguin. Dans la boutique du Père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l'influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent progressivement davantage de liberté et d'aisance, tandis qu'il s'essaie à la technique de l'aplat coloré. Pissarro l'initie aussi aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s'enrichit alors de couleurs vives et sa touche s'anime et se fragmente, ceci grâce aussi à Signac avec qui il travaille en 1887[29].

Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûla les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaya au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquêta sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, fut précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, put apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par ce bain dans les sources de la modernité, l'artiste hollandais était prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui ferait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période particulièrement fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental.

1888-1889 : à Arles

La Chambre de Van Gogh à Arles (Trois versions de ce tableau. Arles - 1888, 1889)

Van Gogh commence à prendre ses distances vis-à-vis de l'impressionnisme, trop allusif à son goût, pour retrouver l'unité structurelle de l'image et se concentrer sur l'expression et le symbolisme de la forme et de la couleur. Le prochain mariage de son frère Théo, qu'il ressent comme un abandon, semble cependant être aussi une des raisons profondes qui décident Van Gogh à quitter Paris. Il suit en cela les conseils de Toulouse-Lautrec qui lui parle de la luminosité des paysages méridionaux. Le 20 février 1888, il s'installe à Arles originellement dans la vieille ville au sein des remparts à l'hôtel-restaurant Carrel au 30 rue de la Cavalerie, avec comme compagnon le peintre danois Christian Mourier-Petersen, puis en mai[30] 1888, au nord de la place Lamartine, dans la Maison Jaune.

Quoiqu'il arrive dans la cité avec un temps de neige, une nouvelle page de son œuvre s'ouvre avec la découverte de la lumière provençale. Dès le 22 février 1888, il commence sa production arlésienne ; il parcourt à pied la région et peint des paysages, des scènes de moissons et des portraits. Trois de ses premiers tableaux sont présentés à l'exposition annuelle de la Société des artistes indépendants. En avril, Vincent rencontre le peintre américain Dodge MacKnight, qui habite Fontvieille, un petit village au nord-est d'Arles.

Au début du mois de juin 1888, ayant reçu un billet de cent francs de son frère Théodore, il se rend en diligence aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour un court séjour de cinq jours. Il y peint la fameuse barque «Amitié» et le village regroupé autour de l'église forteresse.

À Arles, des idées plus anciennes sur l'art et la peinture réapparaissent, comme faire des séries de tableaux sur des thèmes semblables[31]. Au printemps 1888, il réalise ainsi une série sur les vergers fleurissants dans des triptyques, ainsi qu'une série de portraits comme ceux de la famille Roulin. Enfin, quand il prépare la venue de Gauguin, il commence à travailler sur la décoration de la Maison Jaune, certainement l'effort le plus ambitieux qu'il ait jamais entrepris.

Vincent qui habite la «maison jaune», rêve en effet d'une communauté d'artistes unissant fraternellement leurs expériences et leurs recherches : Paul Gauguin vient le rejoindre dans ce but le 23 octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble comme par exemple sur la série de tableaux consacrés aux Alyscamps. Mais les deux hommes s'entendent mal : la tension et l'exaltation permanentes qu'impliquent leur démarche créatrice et une telle urgence de peindre débouchent sur une crise : le 24 décembre 1888, suite à une dispute plus violente que les autres, Van Gogh, en proie au délire tente de tuer son compagnon, puis, pour s'auto-punir, se coupe le lobe de l'oreille gauche avant d'aller l'offrir à une prostituée. Il est soigné par le docteur Rey dont il peint le portrait. En mars 1889, après une période de répit durant laquelle il peint entre autres l'Autoportrait à l'oreille bandée (janvier 1889), une pétition des habitants d'Arles entraîne son internement à l'Hôtel-Dieu.

Pendant son séjour à Arles, le lien de Van Gogh avec l'univers artistique parisien fut maintenu surtout grâce à l'abondante correspondance qu'il échangea avec son frère Théo. Malgré l'échec de son projet d'établir un atelier dans la petite ville du sud, Van Gogh ne renonça pas au dialogue avec ses amis Émile Bernard et Gauguin. Ce dernier, après son séjour malheureux à Arles, accompagna à travers ses lettres la vie du peintre hollandais jusqu'à la fin.

1889-1890 : Saint-Rémy-de-Provence

Nuit étoilée (Saint-Rémy-de-Provence - 1889)

Le 8 mai 1889, hanté par l'idée du suicide mais pleinement conscient du mal qui le ronge, il quitte Arles, ayant décidé de lui-même d'entrer dans un asile près de Saint-Rémy-de-Provence (l'hôpital psychiatrique du monastère Saint-Paul-de-Mausole) où il va rester pendant une année. Son état fluctue de la dépression profonde aux phases de rémission et d'activité intense, qui entraînent de nouvelles modifications de son style : le graphisme et la touche dont les traits discontinus et sinueux donnent aux champs de blé, aux oliviers ainsi qu'à la voûte céleste des Alpilles et des Baux-de-Provence les mouvements mêmes de sa pathologie.

Les peintures de la période où il a vécu à Saint-Rémy-de-Provence sont fréquemment caractérisées par des remous et des spirales. À diverses périodes de sa vie, Van Gogh a aussi peint ce qu'il voyait de sa fenêtre, surtout à la fin de sa vie avec une grande série de peintures de champs de blé qu'il pouvait admirer de la chambre qu'il occupait à l'asile de Saint-Rémy.

Van Gogh débute aussi à sortir de l'anonymat. En janvier 1890, un article d'Albert Aurier dans le Mercure de France souligne pour la première fois l'importance de ses recherches. Un mois plus tard, le peintre Anna Boch prend l'un de ses tableaux, La vigne rouge, exposé au Salon des XX à Bruxelles, pour la somme de quatre cents francs.

1890 : Auvers-sur-Oise

En mai 1890, l'artiste quitte Saint-Rémy-de-Provence et rejoint son frère Théo à Paris, qui l'installe à Auvers-sur-Oise[32] dans la modeste auberge Ravoux, où il loue une petite chambre d'une grande sobriété, sous la surveillance du docteur Paul Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes, et lui-même peintre amateur.

«Ici on est loin assez de Paris pour que ce soit la vraie campagne, mais combien néanmoins changé depuis Daubigny. Mais non pas changé d'une façon déplaisante, il y a énormément de villas et habitations diverses modernes et bourgeoises particulièrement souriantes ensoleillées, et fleuries. Cela dans une campagne presque grasse, juste à ce moment-ci du développement d'une société nouvelle dans la vieille, n'a rien de désagréable ; il y a énormément de bien-être dans l'air. Un calme à la Puvis de Chavannes j'y vois ou y crois voir, pas d'usines, mais de la belle verdure en abondance et en bon ordre.»

— Vincent Van Gogh, Lettre à Théo du 25 mai 1890

Auvers, modeste commune rurale du Vexin français, localisée à trente kilomètres au nord de Paris, était déjà connue dans le milieu des peintres, originellement par les paysagistes de l'école de Barbizon puis par les impressionnistes[33].

Auvers-sur-Oise - Portait du docteur Gachet (1890, juin) Vendu 82, 5 M en 1990, ce tableau fut pendant un temps le plus cher du monde

À Auvers réside le docteur Paul Gachet. Ami de Charles-François Daubigny et de Jean-Baptiste Corot, il accueille jusqu'à la fin de sa vie les artistes dans sa maison, dont Paul Cézanne ou Camille Pissarro, qui vient lui rendre visite en voisin, de sa maison de Pontoise. Grand collectionneur d'art, le docteur Gachet demeure un acteur inévitable de l'histoire de l'art de la fin du XIXe siècle[34].

Vincent Van Gogh, Les chaumes de Cordeville, 1890, Musée d'Orsay.

Le mardi 20 mai 1890 à onze heures du matin, le docteur Gachet reçoit un peintre alors inconnu du public, recommandé par son frère : Vincent Van Gogh. Ce dernier est au sommet de sa maîtrise artistique. Vincent va alors décrire dans ses œuvres la vie de cette petite commune, sa vie paysanne, son architecture. D'une grande force expressive, sa palette s'assombrit néanmoins progressivement exprimant le mal de vivre qui le tourmente, sa vie étant «attaquée à la racine même». Sa touche demeure mouvementée et fébrile, mais ses coloris prend, sous la lumière d'Île-de-France, un regain de vivacité et de fraîcheur.

Grâce au soins du docteur Gachet, l'activité artistique de Van Gogh est intense. Il produit pendant deux mois plus de soixante-dix tableaux. Cependant, le répit est de courte durée : quand Théo lui fait part de son désir de retourner en Hollande, Vincent se sent de nouveau abandonné.

Le 27 juillet 1890, dans un champ où il peint une ultime toile, il se tire un coup de revolver dans la poitrine. Ramené mourant à l'auberge Ravoux, il meurt deux jours plus tard, soutenu par son frère Théo et toujours inconnu du grand public.

«Les autres peintres quoi qu'ils en pensent instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel. Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux mais néenmoins mon cher frère il y a ceci que toujours je t'ai dit et je le redis encore une fois avec toute la gravité que puisse (nt) donner les efforts de pensée assidûment fixée pour chercher à faire autant qu'on peut - je te le redis toujours que je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corots que par mon intermédiaire tu as la part à la production même de certaines toiles qui même dans la débâcle gardent leur calme. Car là nous en sommes et c'est là tout ou au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative. Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux - d'artistes morts - et artistes vivants. Eh bien mon travail à moi, j'y risque ma vie, et ma raison y a sombré (e) à moitié -bon- mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour tout autant que je sache et puisse prendre parti je te trouve agissant réellement avec humanité mais que veux-tu.»

— Lettre du 27? juillet 1890 lit-on dans la dernière lettre (652F) à son frère que Vincent portait sur lui le 29 juillet.

Ses problèmes de santé

Les tombes de Vincent et Théo Van Gogh dans le cimetière d'Auvers-sur-Oise

En 1888, Théo annonce à son frère qu'il va se marier, cela provoque un état de choc chez Vincent qui se tranche l'oreille le 24 décembre 1888[35], en référence à son propre père, à Gauguin, ainsi qu'à Théo, devenu un père potentiel. À plusieurs reprises, il a connu de réels problèmes mentaux, surtout dans les dernières années de sa vie. Au cours de ses périodes de maladie, il ne peignait pas ou, tout au moins, n'était pas autorisé à le faire. Au fil des ans, il a énormément été question de l'origine de la maladie mentale de Van Gogh et de ses répercussions sur son travail. Plus de 150 psychiatres ont tenté d'identifier sa maladie et quelque 30 diagnostics différents ont été proposés[36].

Parmi les diagnostics avancés, on trouve la schizophrénie[37], le trouble bipolaire, la syphilis, l'intoxication par ingestion de peintures, l'épilepsie du lobe temporal[38] et la porphyrie aiguë intermittente. Chacune de ces maladies pourrait être responsable de ses troubles et aurait été aggravée par la malnutrition, le surmenage, l'insomnie et un penchant pour l'alcool, surtout l'absinthe.

Certaines théories médicales ont même laissé entendre que le goût de Van Gogh pour l'utilisation de la couleur jaune pourrait être liée à son amour de l'absinthe. En effet, cet alcool contient une neurotoxine, la thuyone, qui à forte dose, peut causer la xanthopsie, un trouble de la vision amenant à voir les objets en jaune. Cependant, une étude réalisée en 1991 a mis en évidence qu'un consommateur d'absinthe tomberait inconscient à cause de la teneur en alcool avant d'avoir pu ingérer suffisamment de thuyone. Une autre théorie suggère que le docteur Gachet aurait prescrit de la digitaline à Van Gogh pour traiter l'épilepsie, substance qui pourrait entraîner une vision teintée de jaune et des changements dans la vision de la couleur d'ensemble. Cependant, il n'existe aucune preuve directe que Van Gogh ait pris de la digitaline, même si on remarque sur le tableau Portrait du Dr Gachet avec branche de digitale la présence de quelques tiges de digitale pourpre, plante à partir de laquelle est produite la digitaline. [39]

On a récemment prétendu que la maladie de Van Gogh serait liée à une intoxication par le plomb, car il utilisait des peintures à base de plomb et parce que l'un des symptômes de l'intoxication par le plomb est un gonflement de la rétine qui peut conduire à la naissance d'un effet de Halo, effet qui apparait d'ailleurs dans plusieurs tableaux de Van Gogh[40].

Le 31 janvier 1890 naît le petit Vincent, fils de son frère Théo, qui a épousé Jo. Dans les mois qui précèdent la venue au monde de ce neveu portant le même nom et dont Vincent Van Gogh est le parrain, il rédigé à son frère sans jamais mentionner le nom de l'enfant, en le nommant «le petit». Puis le nouveau-né tombe malade mais sans gravité, Vincent en éprouve alors de la tristesse, du découragement : «Je me sens raté. Voilà pour mon compte, je sens que c'est là le sort que j'accepte et qui ne changera plus.»

Atteint de syphilis qui le rend fou, Théo est hospitalisé en octobre 1890 en clinique psychiatrique et y meurt le 25 janvier 1891[41]. Il n'a survécu que six mois à son frère. Vincent avait trente-sept ans et Théo trente-quatre. Le petit Vincent hérite de l'essentiel de l'œuvre de son oncle. Il est mort en 1978.

Le «style» de Van Gogh

Les années de formation

Van Gogh a dessiné et a peint des aquarelles tandis qu'il allait à l'école, mais particulièrement peu de ces travaux ont survécu. En 1880, devenu adulte, il s'est consacré à l'art et a commencé au niveau élémentaire en copiant le Cours de dessin de Charles Bargue. Durant ses deux premières années, il a cherché des commandes et au printemps 1882, son oncle, Cornelis Marinus (propriétaire d'une galerie d'art contemporain renommée à Amsterdam), lui a demandé d'apporter des dessins de La Haye. Le travail de Van Gogh n'a pas été à la hauteur des espérances de son oncle, mais ce dernier lui a tout de même offert une deuxième commande. Quoiqu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attendait de lui, il a de nouveau été déçu par le résultat.

Néanmoins, Van Gogh a persévéré dans son travail. Il a perfectionné l'éclairage de son atelier en installant des obturateurs variables et il a fait de nombreuses expériences de dessin avec une grande variété de matériaux. Pendant plus d'une année il a travaillé sur des figures simples, en réalisant surtout des études en «noir et blanc», travail qui ne lui a alors apporté que des critiques même si, actuellement, ces études sont reconnues comme ses premiers chefs-d'œuvre. À partir du printemps 1883, il s'est intéressé à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin. Particulièrement peu de ces dessins ont survécu car, quand son frère lui a dit qu'ils manquaient de nervosité et de fraîcheur, Van Gogh les a détruits et s'est tourné vers la peinture à l'huile.

Van Gogh s'est alors intéressé aux artistes renommés de l'école de La Haye (un groupe d'artistes comme Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers qui lui ont apporté un soutien technique, ainsi qu'à des peintres comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele qui, entre 1860 et 1890, étaient fortement influencés par la peinture réaliste de l'école de Barbizon). Quand il s'est rendu à Nuenen, après un intermède à Drenthe, il a commencé à réaliser diverses peintures de grande taille qu'il a pour la majorité détruites. Les Mangeurs de pommes de terre, la Vieille Tour du cimetière de Nuenen et le Cottage, sont les seuls qui ont survécu. Après une visite au Rijksmuseum d'Amsterdam, Van Gogh se rend compte que ses peintures présentent énormément de défauts dus à un manque d'expérience et de technique. Il est alors allé à Anvers, et plus tard à Paris pour perfectionner ses connaissances techniques.

La maturité

Plus ou moins au fait des techniques et des théories impressionnistes et pointillistes, Van Gogh est allé à Arles développer ces nouvelles possibilités. Cependant, des idées plus anciennes sur l'art et la peinture sont réapparues, comme faire des séries de tableaux sur des thèmes identiques. Déjà en 1884 tandis qu'il était toujours à Nuenen, il avait travaillé sur une série de peintures qui devaient décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven. De même, à Arles, au printemps 1888, il a réalisé une série sur les vergers fleurissants dans des triptyques, ainsi qu'une série de portraits comme ceux de la famille Roulin. Enfin, quand Paul Gauguin a travaillé et habité à Arles côte à côte avec Van Gogh, ce dernier a commencé à travailler sur la décoration de la Maison Jaune, certainement l'effort le plus ambitieux qu'il ait jamais entrepris.

Les peintures de la période où il a vécu à Saint-Rémy de Provence sont fréquemment caractérisées par des remous et des spirales. À diverses périodes de sa vie, Van Gogh a aussi peint ce qu'il voyait de sa fenêtre, surtout à la fin de sa vie avec une grande série de peintures de champs de blé qu'il pouvait admirer de la chambre qu'il occupait à l'asile de Saint-Rémy [42].

Influence

L'impressionnisme incarné par Monet, Manet, Renoir, Degas est un point de départ pour le néo-impressionnisme de Georges Seurat et Paul Signac, maîtres du pointillisme, de Paul Gauguin et son école de Pont-Aven, Emile Bernard et son cloisonnisme, Henri de Toulouse-Lautrec, Vincent Van Gogh mais aussi pour de nombreux «postimpressionnistes», en France ainsi qu'à l'étranger comme Jean Peské.

Van Gogh a fortement a incarné le Post-impressionnisme, et par là même, influencé la peinture postérieure et plus moderne, surtout les mouvements tels que l'Expressionnisme, le Fauvisme et , dans une moindre mesure, le Cubisme. À cette même époque, Zola était critique d'art et Joris-Karl Huysmans se rêvait peintre. En 1885, au moment où paraît Germinal, Van Gogh peint Les Mangeurs de pommes de terre. Passant de ce réalisme sombre au colorisme éclatant des paysages d'Arles, il modèle alors les formes d'une touche fragmentée jusqu'aux volutes intenses.

Le post-impressionnisme

Article détaillé : Post-impressionnisme.
L'entrée du jardin d'été (Arles-1888)

Le post-impressionnisme est un ensemble des courants artistiques qui, durant la période allant approximativement de 1885 à 1915, divergeant de l'impressionnisme ou s'opposant à lui (néo-impressionnisme, synthétisme, symbolisme, nabis, etc. ). Le terme post-impressionnisme (utilisé pour la première fois en 1910 par Roger Fry dans le titre qu'il a donné à l'exposition de la Grafton Gallery à Londres[43]) est une appellation extrêmement floue, appliquée essentiellement à Cézanne, Van Gogh, Gauguin, Toulouse-Lautrec et Seurat, mais fréquemment utilisée pour décrire d'autres artistes progressistes qui suivirent la grande décennie de l'impressionnisme (1870-1880), comme Henri Matisse, Pierre Bonnard, Maurice Decroix ou Georges Dufrénoy.

On peut différencier deux sortes de peintures au sein du post-impressionnisme : l'une influencée par Seurat, l'autre par le couple Gauguin/Van Gogh qui se détachèrent progressivement du mouvement[44]. La première tendance est illustrée par le tableau intitulé l'Île de la Jatte représentant la vie du dimanche à l'époque. Les peintres appartenant à ce mouvement font de la vie quotidienne leur sujet principal. Van Gogh, à partir de 1886, date de son passage à Paris et Gauguin illustrent la seconde.

Van Gogh arrive à Paris en 1886 et découvre alors les peintures impressionnistes. Il se rend compte que cela ne correspondait pas à l'idée qu'il en avait. Il choisit sa technique : bien plus emportée, plus lyrique et plus expressionniste que celles des autres. Son influence est déterminante sur l'évolution de la peinture. On verra apparaître alors la peinture expressionniste allemande. (Les styles de peinture sont issus des styles qui ont précédé). Van Gogh et Gauguin ont des techniques qui les opposent. Pendant que Vincent s'impose d'aller peindre sur le motif (avec toiles et chevalet) quelles que soient les conditions climatiques, Paul, lui, peint de mémoire dans l'atelier.

Le symbolisme

Le symbolisme, quant à lui, recherchait dans le pouvoir du verbe «l'essence de la poésie c'est-à-dire la poésie pure, celle qui dira comment sont faits l'esprit et le monde en lui révélant la structure parfaite de l'univers. (... ) le Symbolisme invite la poésie à rejoindre la mystique.».

La quête de Van Gogh est semblable, comme il l'écrit à son frère Théo : «Et dans un tableau je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je ne sais quoi d'éternel, dont jadis le nimbe était le symbole, et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations.» Vincent Van Gogh emprunte et prépare ainsi l'ensemble des sentiers de l'art moderne, de l'impressionnisme à l'expressionnisme.

L'expressionnisme

Pour consulter un article plus général, voir : Expressionnisme.
Vincent Van Gogh : Les oliviers, Saint-Rémy (1889)

Les prémices de l'expressionnisme apparaissent dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, avec pour précurseurs Van Gogh et son «Italienne» : (la Segatori) [45] à partir de la fin 1887, mais aussi Edvard Munch (Le Cri), et dans une moindre mesure James Ensor[46]. Une tendance que Van Gogh accentue toujours après son arrivée à Arles en 1888, où le choc de la lumière méridionale le pousse à la conquête de la couleur : la Nuit étoilée ou les Oliviers, Saint-Rémy (1889). Par la dramatisation des scènes, la simplification, ou alors la caricature, qui caractérisent son œuvre des débuts à la fin, Van Gogh annonce l'expressionnisme. En août 1911, le critique d'art Wilhelm Worringer est le premier à parler d'«expressionnisme»[47].

En Allemagne et en Autriche, les expressionnistes comme Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Wassily Kandinsky, Paul Klee, Gustav Klimt ou Oskar Kokoschka s'inspirent de la technique de Van Gogh fondée sur la nervosité de la touche, l'exagération des lignes et des couleurs qui sert à rendre l'expression des sentiments et des émotions.

Selon Octave Mirbeau, un des tout premiers à admirer Van Gogh, «Ces formes se multiplient, s'échevèlent, se tordent, et jusque dans la folie admirable de ces ciels [... ], jusque dans les surgissements des ces fantastiques fleurs [... ] identiques à des oiseaux déments, Van Gogh garde toujours ses admirables qualités de peintre. [48]»

En France, l'expressionniste prendra la forme du fauvisme peu de temps après. Van Gogh en est toujours un des précurseurs[49].

Le fauvisme

Pour consulter un article plus général, voir : fauvisme.
Le peintre sur la route d'Arles, 1888

Van Gogh a eu une influence sur les peintres fauves en montrant une palette de couleurs remarquable, surtout dans sa période arlésienne[50]. Durant cette période, Van Gogh n'hésite plus à employer des couleurs vives et des juxtapositions de tons non conventionnelles avec, surtout, l'usage des teintes complémentaires. Par cette utilisation de couleurs flamboyantes, Van Gogh a été une des sources d'inspiration de plusieurs peintres fauves tels que De Vlaminck ou Derain. Ainsi, dans les œuvres fauves, on retrouve les mêmes dispositions de couleurs que chez Van Gogh, comme par exemple, dans la Partie de campagne ou La Seine à Chatou de De Vlaminck, la proximité du rouge et du vert.

Postérité

Van Gogh est devenu avec le temps certainement le peintre le plus connu dans le monde entier. Mais les raisons de sa notoriété changent selon les publics concernés. Si pour les historiens de l'art, c'est avant tout un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies, il reste pour les amateurs d'art un maître à l'égal des Léonard de Vinci ou des Rembrandt en dépit d'une production particulièrement importante et d'une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour le grand public, son œuvre actuellement universellement accessible dans les plus grands musées, et sa vie digne d'un héros romantique, l'ont transformé en mythe, celui du peintre incompris ou de l'artiste maudit.

Principales œuvres

Les Tournesols (Arles - juin 1888)

Sélection d'œuvres :

Voir aussi les autoportraits de Van Gogh

Très productif, Van Gogh n'a jamais hésité à reproduire des œuvres d'artistes majeurs, quitte à se les réapproprier : Jean-François Millet (La Nuit, Premiers pas... ) [51], Eugène Delacroix (La Pietà, Le Bon Samaritain), Rembrandt (Résurrection de Lazare).

Notes et références

  1. La correspondance intégrale de Van Gogh a été éditée en trois volumes par Georges Charensol. Éditions Gallimard-Grasset, 1960.
  2. Vincent Van Gogh naît un an, jour pour jour, après un garçon mort-né. Par tradition familiale, l'aîné porte le prénom de ses grands-pères, et ipso facto, Vincent porte les mêmes prénoms que son défunt frère. (Rainer Metzger, Ingo F. Walther, Van Gogh, p. 7
  3. Rainer Metzger, Ingo F. Walther, Van Gogh, p. 253
  4. Rainer Metzger, Ingo F. Walther, Van Gogh, p. 253
  5. Le grand-père paternel de Vincent avait aussi été pasteur. (Rainer Metzger, Ingo F. Walther, Van Gogh, p. 7)
  6. Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Robert Laffont, coll. Bouquins, t II, p. 30.
  7. (en) Lettre de Vincent Van Gogh à Theo Van Gogh, Nuenen, 18 décembre 1883
  8. Rainer Metzger, Ingo F. Walther, Van Gogh, p. 253
  9. Catalogue de l'exposition Vincent Van Gogh : Entre terre et ciel. Les Paysages, p. 294, Kunstmuseum Basel, 2009
  10. Lettre 2 à Théo du 13 décembre 1872, citée par Rainer Metzger, Ingo F. Walther, Van Gogh, p. 8
  11. Lettres à son frère Théo, p. 23, L'Imaginaire
  12. Lettre 43 à son frère Théo. Correspondance Citation reprise par Bernard Zurcher, Van Gogh, vie et œuvre, p. 11
  13. Lettre 11N à Théo du 13 septembre 1873, L'Imaginaire, p. 24
  14. L'épouse de Théo fit plus tard remarquer que c'était l'année la plus heureuse de la vie de Vincent. Wilkie, pages 34-36
  15. Selon la chronologie établie par Pascal Bonafoux dans Lettres à son frère Théo p. 15, la jeune fille s'appelait Ursula.
  16. Bernard Zurcher, p. 11, op. cit.
  17. Patrick Delaunay, Le Roman de Vincent Van Gogh, Carrère/Kian, 1988. p. 57
  18. Bernard Zurcher, op. cit. , p. 13
  19. Son lieu de travail
  20. Sophie Monneret. p. 30-31. op. cit.
  21. Aujourd'hui dans le district londonien de Hounslow
  22. Extrait d'une lettre adressée à Frederik van Eeden quand il préparait un article sur Van Gogh ; cité dans Van Gogh : Un art de l'auto-portrait ; Lettres révélant sa vie de peintre, , W. H. Auden, société graphique de New York, Greenwich, pages 37-39.
  23. Johannes Stricker a surtout publié la première Vie de Jésus disponible aux Pays-Bas.
  24. Bernard Zurcher, op. cit. , p. 20
  25. Sophie Monneret, p. 32
  26. Bernard Zurcher, p. 21
  27. Nadia Marchioni, Les grands maîtres de l'art : Van Gogh et le post-impressionnisme, (ISBN 978-2-8105-0000-0)
  28. Bernard Zurcher, Op. cit. , p. 97 et 100
  29. Sophie Monneret, p. 37-38 et 40
  30. Dans sa lettre datée du 7 mai 1888 il donne sa nouvelle adresse 2 place Lamartine à Arles
  31. Déjà en 1884 tandis qu'il était toujours à Nuenen, il avait travaillé sur une série de peintures qui devaient décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven.
  32. Vincent Van Gogh à Auvers -sur-Oise
  33. Le village cultive toujours aujourd'hui le souvenir de ces peintres. Vingt-deux plaques-tableaux ont été installées à travers la commune par l'association «La mémoire des lieux». Elles permettent de comparer les toiles avec les sites tels qu'ils se présentent actuellement, le plus fréquemment sans grande évolution hormis des détails. Le parcours peut se prolonger à travers la ville voisine de Pontoise, où d'autres plaques sont installées devant les paysages peints par Camille Pissarro.
  34. Ibid. , p 101
  35. Dans (de) Hans Kaufmann et Rita Wildegans, Van Goghs Ohr : Paul Gaugin und der Pakt des Schweigens, Osburg Verlag, Berlin, 2008, 392 p. (ISBN 978-3-940731-14-2)   (soit L'Oreille de Van Gogh : Paul Gauguin et le pacte du silence), deux historiens de l'art allemands soutiennent une thèse selon laquelle ce serait en fait son ami Gauguin qui lui aurait asséné un coup de sabre, provoquant l'ablation de l'organe.
  36. Dietrich Blumer (2002) La maladie de Vincent Van Gogh American Journal of Psychiatry
  37. Dietrich BLUMER, M. D., Psychiatric Aspects of Epilepsy, Vol. 2, Blumer D. Editor, Washington DC, American Psychiatric Press. Traduit par Martine Stassart et Jean Mélon de l'américain au français. [lire en ligne] [rtf].
  38. L'épilepsie de Vincent Van Gogh, Dietrich Blumer Psychiatric Aspects of Epilepsy, Vol. 2, Blumer Dietrich, Editor, Washington DC, American Psychiatric Press. Traduit de l'américain par Martine Stassart et Jean Mélon.
  39. Paul Wolf (novembre 2001). "Créativité et maladie chronique de Vincent Van Gogh (1853-1890) ". Western Journal of Medicine. Réédité le 7 octobre 2007.
  40. King Rosss, The Judgment of Paris : The Revolutionary Decade that Gave the World Impressionism, New York : Waller & Company, 2006 ISBN 0-8027-1466-8. page 61.
  41. Octave Mirbeau, Dans le ciel 2002, p.  148
  42. Sophie Monneret, p. 47
  43. Sophie Monneret. p. 360
  44. Sophie Monneret, op. cit. , p. 361
  45. Musée d'Orsay, Paris
  46. Histoire de l'art, Larousse, Paris. 1990. p. 502-503, (ISBN 2035093066)
  47. Dans la revue Der Sturm (Le Combat), cité par Sophie Monneret, L'Impressionisme et son époque, t. II, p. 258
  48. L'Écho de Paris, 31 mars 1891
  49. Bernard Zurcher. ch. IV : le fauvisme, p. 182
  50. Bernard Zurcher, p. 155
  51. Musée d'Orsay, Paris : Millet/Van Gogh du 14 septembre 1998 au 3 janvier 1999

Voir aussi

Bibliographie

Textes de Vincent Van Gogh

Sur Vincent Van Gogh

Cinéma

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Liens externes

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